Cette Carte sur la pollution de l'eau en Chine, dont les informations dévoilent au grand jour les actes illégaux des sociétés, ont eu de grandes répercussions sociales. Le public a commencé à dénoncer activement les cas d'émissions illicites. Les institutions environnementales se sont mises à examiner avec une grande attention les sociétés problématiques. Ma Jun a également reçu dans son bureau de nombreux dirigeants d'entreprises. Certaines sociétés autrefois indifférentes à leur pollution ont été contraintes de rendre des comptes dès lors qu'elles ont été en proie à l'opinion publique. Quelques-unes, qui, au début, étaient dans l'ignorance, ne comprennent pas pourquoi leur nom apparaissait sur la liste noire. D'autres affichaient leur mécontentement de but en blanc, déclarant qu'une petite organisation environnementale civile n'avait aucunement le droit de divulguer ces renseignements. Certaines ont sollicité les gouvernements locaux à agir en leur faveur, elles qui représentent de « grands contribuables ». D'autres encore ont vigoureusement essayé de prouver leur innocence, précisant qu'au moment de leur installation, les exigences étaient plus souples qu'à l'heure actuelle... Toutefois, la majorité d'entre elles ont exprimé leur volonté de coopérer, admettant que leur comportement n'était pas approprié et affichant le souhait de le modifier le plus rapidement possible.
Cette banque de données, d'après Ma Jun, sert en effet de plate-forme de participation publique, agissant du bas vers le haut de l'échelle. Il croit profondément en la force de négociation et de consultation non-violente et espère mettre en place un débat et un dialogue égal entre gouvernements, entreprises et citoyens.
Plus de 870 sociétés, chinoises comme internationales, ont actuellement fourni des explications sur leurs agissements et changé leur mode opératoire pour régler les problèmes..La société américaine Apple, qui avait d'abord gardé le silence face à ces accusations, a ensuite appelé ses fournisseurs à se métamorphoser. Cette réaction avait plongé le pays en émoi, gonflant la notoriété de Ma Jun et de sa Carte sur la pollution de l'eau en Chine.
« En opérant des transformations, les sociétés pourraient non seulement limiter le gaspillage et gagner en productivité, mais aussi redorer leur image publique et valoriser leur marque. Selon mes observations, les sociétés bénéficiant d'une meilleure performance environnementale recrutent et fidélisent plus facilement des talents. Elles sont gagnantes sur toute la ligne », a explicité Ma Jun.