Des obstacles au changement
Le fléau du smog reflète le double effet de l'expansion économique incontrôlée de la Chine, ce qui soulève une question cruciale : un nouvel équilibre doit être atteint entre la croissance de l'économie et protection de l'environnement.
Le pays a annoncé des mesures depuis des années pour lutter contre la pollution, mais les progrès qui ont été faits sont apparemment limités.
Les responsables locaux considèrent généralement qu'un environnement de qualité passe après les avantages économiques à court terme, ce qui contribue à leur carrière politique. Dans le même temps, les responsabilités environnementales dispersées dans tous les ministères du Gouvernement ont conduit à une mauvaise mise en œuvre des politiques.
La fermeture des usines et des centrales électriques au charbon polluantes ainsi que l'imposition de normes environnementales plus strictes ont également rencontré une forte opposition de la part des milieux de l'industrie.
Le nouveau Gouvernement chinois, entré en fonction en mars dernier, s'est montré décidé à sortir l'économie d'un modèle de croissance à tout prix, et à déployer des mesures visant à renforcer la lutte contre le problème de la pollution.
Selon un projet de réforme globale dégagé par la nouvelle direction, la Chine va corriger la façon d'évaluer les responsables, orientée sur des critères de croissance économique, et accroître le poids d'indicateurs tels que les dommages à l'environnement et les avantages écologiques.
Elle s'est également engagée à mettre en place une autorité du Gouvernement central plus unifiée afin de s'assurer que les règles environnementales seront appliquées efficacement.
Le gouvernement s'est engagé, dans un plan de lutte contre la pollution de l'air publié en septembre, à investir 1 700 milliards de Yuans (280 milliards de Dollars US) au cours des cinq prochaines années et à limiter la concentration moyenne annuelle de particules fines à un maximum de 60 microgrammes par mètre cube à Beijing en 2017, entre autres objectifs.
Les experts estiment que pour atteindre la norme de 35 microgrammes par mètre cube fixée par l'Organisation mondiale de la Santé, il faudra au moins dix ans ou plus.
« Le smog est une mauvaise chose, mais je crois qu'il va accélérer le rythme de rééquilibrage, la restructuration industrielle et l'ajustement de la structure de l'énergie de la Chine», a déclaré Zhang Guobao, Directeur du Comité consultatif d'experts de l'Administration nationale de l'énergie.