Au terme de la première des deux semaines de négociations de Doha sur le climat dimanche, aucun progrès majeur n'a encore été enregistré sur l'avenir du protocole de Kyoto, le seul traité international juridiquement contraignant sur le climat.
Aucune percée n'a été réalisée lors de la première semaine en ce qui concerne le prolongement du protocole de Kyoto, a indiqué Su Wei, négociateur en chef de la délégation chinoise et directeur général du département du changement climatique de la Commission nationale chinoise du développement et de la réforme.
"Les positions des parties ne sont pas claires à ce stade initial des négociations", a-t-il souligné. "Nous souhaitons que les réunions ministérielles de la semaine prochaine débouchent sur des consensus et des solutions susceptibles d'être acceptées par tous", a-t-il ajouté.
Jusqu'à présent, les pays développés restent réticents à s'engager sur des réductions plus importantes des émissions comme le demandent les pays en développement.
L'Union européenne (UE) s'est engagée à réduire ses émissions d'au moins 20% d'ici 2020, mais a posé des conditions pour une réduction de 30%.
Les Etats-Unis, de leur côté, malgré la promesse du président Barack Obama de jouer un rôle de premier plan sur la question climatique au cours de son second mandat, bloquent les avancées en direction d'un accord international de long terme.
Par ailleurs, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande, entre autres, continuent de se tenir à l'écart de la seconde période d'engagement du protocole de Kyoto.
Les parties sont également divisées sur la durée de la seconde période. L'UE et les pays du BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) proposent une période de huit ans, qui pourrait être avantageusement corrélée aux objectifs existants pour 2020, alors que certains petits pays insulaires en développement préfèrent une période de cinq ans afin d'inciter les pays développés à agir plus rapidement.
"Puisque la seconde période commencera le 1er janvier 2013, il nous faut parvenir à une forme de consensus aussi rapidement que possible", a souligné M. Su.
Des désaccords existent également sur la question de l'éventuelle suppression des quotas d'émissions excédentaires de la première période d'engagement.
Le G77 et la Chine s'opposent à l'échange des quotas d'émissions pour la seconde période d'engagement, l'Europe est fortement divisée sur cette question, et certains pays, dont la Russie, souhaitent pouvoir profiter de leurs quotas d'émissions non utilisés qu'ils ont accumulés durant la première période du protocole de Kyoto.
Par ailleurs, l'aide financière promise par les pays développés en vue d'aider les pays les plus vulnérables à faire face au changement climatique n'a pas été versée dans son intégralité.
Mesurer, rapporter et vérifier les émissions et les contributions financières des pays développés et en développement demeure aussi un sujet épineux, et les négociations techniques sont toujours en cours sur cette question.
"La pression va être forte durant les négociations la semaine prochaine, et on s'attend à des réunions se prolongeant tard dans la nuit, mais on ignore pour l'instant si une percée pourra être obtenue", a prévenu M. Su.
"Ce qui est important concernant les négociations de Doha, c'est de prendre des dispositions appropriées sur les questions en suspens avant d'entamer une nouvelle série de négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans ce processus", a-t-il assuré.