Les 13 et 14 octobre, le président François Hollande a effectué une visite au Sénégal et participé au 14e Sommet de la francophonie à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. C'est la première visite qu'il a effectuée en Afrique depuis son élection à la présidence en mai dernier. Les changements en termes de politique africaine du nouveau gouvernement français attirent l'attention de toutes les parties.
L'Afrique est un continent peu connu pour le président Hollande, qui manque d'expérience en affaires internationales. Quand il faisait ses études à l'École nationale d'administration, il a effectué un court stage en Afrique. Cela restait jusqu'ici son seul séjour sur ce continent. Cette fois-ci, il a choisi le Sénégal, pays représentatif de l'Afrique noire, pour commencer sa visite sur le continent africain, et a tenu à participer au Sommet de la francophonie pour rencontrer les dirigeants d'une vingtaine de pays africains. Pour lui, c'était une occasion importante de voir l'Afrique en face. Selon des personnalités de l'Élysée, le président Hollande a fait d'intenses préparatifs pour cette visite. Non seulement les conseillers de la présidence ont donné leurs suggestions, mais le président a aussi étudié les vues des experts et érudits en affaires africaines. Les résultats de sa visite de deux jours montrent que M. Hollande, pragmatique et de profil bas, a transmis aux pays africains le message clair du nouveau gouvernement français, à savoir le souhait de construire des relations franco-africaines de type nouveau et dissiper les préoccupations de la France sur le court et long terme.
La France nourrit deux soucis plus ou moins récents : le premier concerne les réactions négatives aux déclarations faites par le président Sarkozy il y a cinq ans au Sénégal ; le second est la crise au Nord-Mali, qui nécessite une réaction d'urgence.
Durant sa visite effectuée en juillet 2007 au Sénégal, Nicolas Sarkozy a déclaré dans son discours de Dakar que la colonisation fut une faute, mais que le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire ». Ces propos largement contestés ont choqué l'opinion africaine et entraîné le refroidissement des relations franco-africaines. Bien qu'il n'ait pas l'intention de revenir sur les propos de son prédécesseur, M. Hollande a exprimé, dans son discours prononcé devant l'Assemblée nationale du Sénégal, son amitié et son respect pour l'Afrique. Il a déclaré que « l'Afrique était en marche », et qu'il apportait aux Africains « un message de confiance en leur avenir, un message de solidarité en faveur de leur développement, un message d'amitié ». Ce discours, considéré comme le leitmotiv de sa visite en Afrique, a été salué par les officiels sénégalais. Mais l'opinion et les médias n'étaient pas satisfaits de ces propos aimables. Ils ont exprimé le souhait que le nouveau gouvernement français adopte des mesures concrètes pour augmenter l'aide bilatérale, garantir l'avenir du franc CFA et assouplir les restrictions appliquées sur les demandes de visas.