Les forces de l'ordre ont dispersé mardi un sit-in organisé devant le ministère de la Justice à Lomé par l'Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITO), pour dénoncer des faits qu'elle considère comme « des violations des droits humains dans le pays » et réclamer des réponses à certaines de leurs doléances liées à ces questions, a constaté Xinhua sur place.
Le sit-in visait précisément à dénoncer les pratiques attentatoires à l'intégrité physique et morale des justiciables et des citoyens dans les lieux de détention et au cours des manifestations publiques hostiles au pouvoir. Les manifestants voulaient notamment réclamer l'évacuation sanitaire du capitaine Lambert Adjinon, emprisonné dans la dernière affaire de tentative de coup d'Etat impliquant comme cerveau Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du chef de l'Etat, la mise en exécution des recommandations du dernier rapport de la CNDH sur les droits de l'homme au Togo et la réparation des préjudices subis par tous les victimes de la torture au Togo.
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l'ordre ont pris d'assaut les lieux de la manifestation, le sous- lieutenant Sow qui était à leur tête prétextant que l'organisation de ce sit-in n'a pas reçu l'autorisation requise.
Le premier responsable de l'ASVITO, le commandant démissionné de l'armée, Olivier Amah Poko, a longuement discuté avec les plus gradés de ces hommes habillés pour obtenir leur accord sur la tenue du sit-in, mais ces derniers ont plutôt anticipé par le lancement de gaz lacrymogènes.
Les manifestants se sont ainsi dispersés, entretenant une atmosphère chaude dans le quartier Bè-Ocam où se situe le ministère. On pouvait observer des pneus brulés et des barricades érigées sur la rue de l'Ocam et du Château d'eau de Bè.
Aucune source n'a cependant pour l'instant fait cas de victimes, ni de blessés graves.