Les Evêques du Togo ont exhorté les acteurs politiques à maintenir la logique de dialogue et à poursuivre les initiatives dans ce sens pour un apaisement du climat socio-politique et des « solutions politiques consensuelles », dans un communiqué dont l'agence Xinhua a eu copie mercredi.
C'est lors de la conférence des Evêques du Togo qui s'est tenue en fin de semaine dernière à près de 200 km dans le centre du pays.
Les Evêques ont fait de sujet de préoccupation le climat socio-politique de plus en plus tendu dans le pays avec des dialogues politiques qui se tiennent sans réunir les principaux acteurs politiques.
Ils soulignent avoir accordé une « attention méritée à la situation politique » du Togo, pendant que les acteurs politiques et les regroupements politiques peinent à accorder leurs violons sur le processus enclenché pour l'organisation des élections législatives théoriquement avant fin 2012.
Ils précisent avoir « réexaminé les différentes démarches » qu'ils ont pu mener, eux-mêmes, ces derniers temps pour arriver à un rapprochement des acteurs politiques du pays.
Au regard de tout, les Evêques indiquent, dans leur communiqué, l'urgence pour les acteurs de la scène politique de « continuer à travailler pour que les portes du dialogue qui se sont ouvertes ne se referment plus, et que des initiatives se poursuivent dans ce sens pour cheminer vers un apaisement et des solutions politiques consensuelles».
C'est à un archevêque que le régime a confié la présidence de la Commission vérité Justice et réconciliation (CVJR) chargé de faire la lumière sur les actes à caractère politique survenus entre 1958 et 2005 et de proposer des voies d'apaisement pour la réconciliation du peuple togolais.
L'église a également pesé de tout son poids pour obtenir un bémol dans la position du gouvernement et a évité une manifestation de désapprobation projetée par les femmes qui menaçaient de faire une marche populaire de protestation en restant nues pour crier leur ras-le-bol.
L'appel des Evêques intervient pendant que le Premier ministre Ahoomey-Zunu Séléagodji a tenté avec les acteurs politiques un nouveau dialogue souhaité par les partis politiques ayant boycotté septembre dernier un dialogue.
Il s'agit du Collectif sauvons le Togo (CST), un regroupement de sept partis et des organisations de la société civile, et la Coalition Arc-en-ciel, une alliance électorale de cinq partis politiques, qui réclament de meilleures conditions pour les législatives et la limitation du mandat présidentiel avec effet immédiat.
Le dialogue avait apporté des modifications pour la tenue prochaine des élections législatives et s'est tenu sous l'observation des représentants de l'Union européenne et du PNUD, deux principaux bailleurs qui apportent des appuis financiers à l'organisation des scrutins au Togo.
Le nouveau dialogue, à peine démarré, les membres du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont boudé les assises dénonçant des manquements.
Pour l'heure, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), organe chargé de l'organisation des élections, est mise en place.
Elle entend renouveler le fichier électoral et émettre de nouvelles cartes d'électeur pour les législatives, pendant que les partis de l'opposition sont divisés sur l'appréciation de l'évolution du processus électoral dans la perspective des législatives.