Flatté par l'élan de solidarité manifesté lors du 20e sommet de l'Union africaine (UA) qui s'est achevé lundi soir à Addis-Abeba en Ethiopie après deux jours de concertation officielle des chefs d'Etat et de gouvernement, le président malien par intérim Dioncounda Traoré s'est déclaré à Xinhua plus que jamais confiant pour le retour à la normalisation de son pays.
« Nous sommes un peu plus confiants que tous nos amis. Tout ce qui a été fait par les appuis que nous avons reçus, ça ne peut susciter que de l'espoir, non seulement pour nous Maliens, mais aussi pour tous les Africains », a souligné le dirigeant ouest-africain au terme du sommet où l'UA a annoncé la mise à disposition de 50 millions USD sur un total de 460 millions USD de besoins pour l'intervention militaire internationale et 300 millions USD autres pour la restructuration de l'armée malienne.
Pour le financement de ces besoins, une conférence des donateurs est prévue mardi encore une fois au siège de l'UA dans la capitale éthiopienne. 70 partenaires internationaux y sont invités, d'après le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.
Dans une déclaration saluée par une salve d'applaudissements lors de la séance finale de discussions à huis clos des participants au 20e sommet, Dioncounda Traoré a dénoncé l'extrémisme religieux qui a plongé le Mali dans la violence et l'insécurité généralisée par des actes terroristes, un pays à 95% musulman, selon lui. Des viols de filles et des femmes sous la menace des armes aux décapitations de dizaines de soldats en passant par des procès expéditifs, caractéristiques d'une justice inique, humiliante et mutilante, coupant les bras de la jeunesse malienne, le leader politique a décrit un tableau qui a soulevé des frissons dans la salle, ont rapporté des sources présentes à la réunion tenue loin des médias.
Parlant du terrorisme qui justifie aujourd'hui la mobilisation de l'UA, de la France, des Nations Unes et d'autres partenaires internationaux, le président malien a regretté que « le destin ( ait) que ça a commencé par le Mali » parmi les pays de la région sahélo-sahélienne.