Entre janvier 2011 et fin décembre 2012, le ministère tunisien de l'Intérieur a compté 511 cas de suicide soit 21 suicides par mois. Pour 2012, le bilan faisait état de 226 cas contre 285 suicides en 2011.
Publiés lundi par le quotidien tunisien d' expression arabe "Achourouk" (lever de soleil), les chiffres du ministère de l' Intérieur ont révélé que 1 557 tentatives d' émigration clandestine ont été enregistrées tout au long de 2012.
Psychologue tunisien, Dr Imed Rekik a prévenu que le taux de suicide en Tunisie est "alarmant", ce qui exige, selon lui, une étude des raisons derrière ce phénomène avant de le traiter. "Le recours du Tunisien au suicide s' explique par un sentiment de désespoir et de dépression", a déclaré Dr Rekik.
Dans ce sens, des études effectuées par une association tunisienne formée de spécialistes en psychologie ont montré que le taux de dépression auprès des Tunisiens a dépassé 50% à cause des spécificités de la période transitoire accompagnée généralement par des crises économiques et sociales.
D' un autre côté, les difficultés financières ainsi que le mystère qui entoure l' avenir du pays et l'absence d' un soutien familier pourraient être parmi les raisons directes de l' amplification du sentiment de désespoir menant par la suite à la tentative de suicide, toujours selon Dr Rekik.
Les analyses des sociologues et psychologues tunisiens concernant les phénomènes de suicide et de l'émigration clandestine en Tunisie viennent illustrer un paysage social perturbé où le doute commence à émerger, selon ces experts, auprès d' une tranche de la société quant à la possibilité de sortir d' une crise aggravée par la détérioration du mode de vie, la violence politique et l' amplification du chômage.