De nouveaux affrontements ont opposé des partisans de l'opposition aux forces de l'ordre lundi à Conakry, au moment où le président guinéen Alpha Condé et la classe politique tiennent un conclave au Palais Sékoutouréyah.
Les affrontements ont eu lieu le long de l'axe Hamdallaye-Cosa, considéré comme un fief de l'opposition, entraînant des perturbations dans la circulation, a constaté un correspondant de Xinhua sur place.
D'autres incidents sont enregistrés dans des zones périphériques comme dans les quartiers riverains du grand marché de Conakry, avec des barricades érigées le long des voies par des jeunes manifestants.
De nombreuses écoles sont restées fermées à Conakry. Les chefs de ces établissements scolaires ont pris cette décision pour préserver les élèves d'éventuelles violences.
Selon des sources concordantes, des manifestations ont été signalées à Labé, grande agglomération de la Moyenne Guinée, où les populations auraient pris la rue pour dénoncer la crispation de la situation sociopolitique.
Depuis mercredi dernier, les affrontements qui ont émaillé les manifestations de l'opposition ont fait officiellement 3 morts et près de 200 blessés.
Par ailleurs, sur l'appel du Groupe organisé des hommes d'affaires (GOHA), une ONG de défense des droits des opérateurs économiques guinéens, les principaux marchés de Conarky sont quasiment fermés.
Le GOHA a appelé les commerçants de la capitale et ceux des provinces à suspendre leurs activités suite aux violences qui ont visé le grand marché de Conakry et certains marchés périphériques la semaine dernière. L'organisation interpelle les autorités sur les pertes subies par certains opérateurs économiques lors de ces incidents qui ont été marqués par des pillages de magasins.
Samedi dernier, le président du GOHA, Chérif Abdallah, a demandé au gouvernement à dédommager les opérateurs économiques victimes de vandalisme.
Selon le GOHA, les pertes subies par les commerçants atteindrait 600 milliards de francs guinéens (environ 6 millions d'euros).
Face à la situation tendue en Guinée, le "Groupe des Amis" de la Guinée, nouvelle appellation prise par le Groupe de contact mis en place par la communauté internationale pour accompagner la transition guinéenne, a fait cas, dans un communiqué, de sa " préoccupation par la violence déclenchée pendant ces derniers jours".
"Nous condamnons fermement cette violence. Nous lançons un appel à toutes les parties prenantes afin de rester dans le cadre de la loi, d'éviter la violence, d'aborder et de résoudre les différences uniquement par la voie du dialogue et des concertations franches entre les partis politiques", indique le communiqué rendu public par le Système des Nations unies en Guinée.
Le "Groupe des Amis" de la Guinée rappelle que "chaque leader politique a une responsabilité de calmer ses militants, et d'éviter cette dérive vers la violence".