Les présumés auteurs d'une supposée tentative récente de coup d'Etat déjoué au Bénin auraient tout prévu, notamment la mise en place d'un "comité de salut national", un discours et l'ossature d'un projet de gouvernement, rapporte une partie de la presse locale béninoise mercredi à Cotonou.
"En décidant d'intervenir, les forces de sécurité publique et de défense nationale, toujours fidèles aux engagements pris lors de la conférence des forces vives de la nation, n'ont qu'un seul objectif : restaurer la dignité du peuple béninois, préserver la paix, l'unité nationale et la démocratie, redonner confiance et espoir d'une vie meilleure aux Béninoises et aux Béninois", indique le texte du projet de discours, intégralement publié par la presse.
Ce projet de discours prévoit l'instauration d'un gouvernement "d'union nationale de transition doté des pouvoirs exécutifs et législatifs les plus étendus qui devra, dans un bref délai organiser les élections présidentielles, législatives et locales, municipales et locales de façon transparente et apaisée à partir d'une plateforme politique consensuelle et d'une liste électorale fiable".
Dans une déclaration à la presse dimanche dernier, le procureur de la République, près le tribunal de première instance de Cotonou, Justin Gbènamèto, qui a confirmé la thèse de l'existence du coup, a indiqué que ses auteurs envisageaient de profiter d'un voyage à l'extérieur du chef de l'Etat, Boni Yayi, pour exécuter l'opération et le contraindre par la suite à l'exil.
Selon le projet de discours, les auteurs du coup ont prévu de fermer les frontières terrestres, aériennes et maritimes une fois le coup de force exécuté.
Un officier de gendarmerie nationale, le commandant Pamphile Zomahoun, présenté comme le cerveau de l'opération et un expert- comptable, Johannes Dagnon, sont inculpés de tentative d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et placés sous mandat de dépôt.
L'homme d'affaires béninois, Patrice Talon, contre qui un mandat d'arrêt international avait déjà lancé en octobre dernier pour un tentative d'empoisonnement raté du chef de l'Etat, est également considéré comme le commanditaire de ce complot.