La dernière escalade de violences opposant les partisans du président égyptien déchu Mohamed Morsi aux forces de l'ordre a été vivement condamnée par la classe politique mauritanienne et par les imams des mosquées.
Le parti Tawassoul des islamistes modérés, proche des frères musulmans d'Egypte, a dénoncé "le massacre perpétré" par les forces de l'ordre égyptiennes, sur ordre du "général putschiste Al Sissi".
Prenant la parole devant des centaines de ses partisans réunis sur une place publique de Nouakchott, le jeune député Jemil Mansour, président de "Tawassoul", a souligné que ce qui s'est passé sur les places Rabiya Al-Adawiya et Nahda est un "crime" commis par l'armée égyptienne contre les partisans inoffensifs de la légitimité.
Le leader islamiste a appelé la communauté internationale à agir pour arrêter "la répression sanglante menée contre la légitimité".
Même ton chez le Rassemblement des forces démocratiques de l' opposant historique Ahmed Ould Daddah, dont les militants ont organisé une marche pour dénoncer les abus des "putschistes égyptiens dirigés par le général Al Sissi".
Les deux partis ont dénoncé "le retard et la timidité" de la réaction du gouvernement mauritanien qui, selon eux, s'est suffi d' exprimer sa tristesse, sans pour autant formuler la moindre condamnation. Une allusion faite au communiqué du ministère des Affaires étrangères mauritanien dans lequel le gouvernement a appelé à l'apaisement et à la protection du peuple égyptien contre la violence et la division.
De son côté, le parti au pouvoir, l'Union pour la république ( UPR), a rendu public un communiqué dans lequel il a condamné "le recours à la violence en Egypte" et appelé les protagonistes de la scène politique égyptienne à faire prévaloir "la raison pour sauvegarder l'unité du pays et privilégier les solutions pacifiques".
D'autre part, des syndicats mauritaniens ont appelé la communauté internationale à fournir les efforts nécessaires afin que les auteurs des "massacres" en Egypte soient traduits devant la justice.
Pour leur part, les dirigeants religieux et les imams des mosquées de Nouakchott, ont, dans leurs sermons de la grande prière du vendredi, condamné énergiquement "le massacre de fidèles inoffensifs". Ils ont également appelé les musulmans à resserrer leurs rangs face aux agressions des ennemis de la Oumma ( Communauté islamique).
Cheikh Mohamed El Hacen Ould Dedew, sommité religieuse de renommée internationale, a exprimé son " désarroi" face à "ces agressions contre des innocent" qui, selon lui, "ne peuvent que susciter la solidarité des défenseurs de la justice et du droit".