L'opposition guinéenne a décidé vendredi d'organiser une manifestation jeudi prochain, soit à moins d'une semaine de la tenue des élections législatives, pour exiger la correction des "anomalies du fichier électoral".
Cette décision a été prise de façon unanime lors d'une plénière de file de l'opposition tenue vendredi au siège du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), entre les différents acteurs politiques non satisfaits des actions posées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Les responsables des partis politiques de l'opposition regroupés au sein du Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) , du Club des républicains (CDR) et du Front d'union pour la démocratie et le progrès (FDP) exigent la reprise de l'affichage des listes électorales et la correction de toutes les anomalies du fichier électoral par la CENI, y compris les doublons, avant la poursuite des autres étapes du processus.
"Nous avons décidé de reprendre nos manifestations dès jeudi prochain, car aucune garantie n'entoure actuellement le processus des élections législatives", a déclaré Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG et chef de file de l'opposition, au sortir de la rencontre, avant d'ajouter que l'opposition veut des élections transparentes et crédibles et non une mascarade électorale.
Selon lui, "le découpage électoral" effectué récemment par la CENI n'a pas permis de corriger les manquements graves notifiés dans le fichier, afin de rapprocher les électeurs de leurs bureaux de vote.
M. Diallo a accusé la commission électorale d'une "réduction drastique" de nombres de bureaux de vote dans les principaux fiefs de son parti, notamment dans plusieurs préfectures de la région foutanienne, à plus de 500 km de Conakry.
Par contre, dans les fiefs de la mouvance présidentielle, l'opposition dénonce des cas de doublons non corrigés permettant de faire voter plusieurs citoyens avec plusieurs cartes d'électeurs confectionnées à cet effet dans une logique de fraude électorale.
Pendant ce temps, les responsables des départements techniques de la CENI ont donnée l'assurance vendredi au cours d'une conférence de presse, aux partis politiques et aux partenaires au développement pour le respect strict du chronogramme électoral, devant aboutir à la tenue effective des législatives le 24 septembre prochain.