Le président tunisien Moncef Marzouki a appelé jeudi les autorités égyptiennes à libérer l'ex-président Mohamed Morsi ainsi que tous les détenus politiques, d'après un communiqué officiel de la présidence citant M. Marzouki lors de son discours à la 68e session de l'Assemblée générale des Nations-Unies.
"Cette initiative courageuse permettra à elle seule d'atténuer la tension, mettre un terme à la violence et poussera toutes les parties à regagner le dialogue, unique outil capable de résoudre les problèmes des périodes transitoires", lit-on dans le même communiqué, comportant le discours intégral du président Marzouki.
Evoquant la situation générale dans son pays, le chef d'Etat tunisien a affirmé que trois défis se présentent actuellement . "La phase transitoire que mon pays est en train de franchir est opposée à trois défis majeurs", il s'agit en premier lieu de la lutte contre la menace terroriste, un phénomène ayant causé, suite aux assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (respectivement 6 février et 25 juillet 2013) une "perturbation politique" et une stagnation des travaux de la Constituante qui était sur le point de finaliser la Constitution et fixer la date des élections, a souligné M. Marzouki.
Toujours selon le communiqué présidentiel, le deuxième défi n'est autre que le "ralentissement de l'investissement intérieur et extérieur", ce qui a approfondi les difficultés économiques de la Tunisie et le retardement des résolutions à des problèmes dont le chômage, étant parmi les principaux catalyseurs de la révolution contre le régime du président déchu Ben Ali.
Le troisième défi est l'identification de la manière convenable pour "pratiquer la démocratie simultanément avec sa construction". Les Tunisiens sont déterminés à bâtir un Etat civil qui garantit une cohabitation "constructive" entre justice, liberté, originalité, modernité, droits et devoirs, a conclu le président Marzouki.