Après presque cinq ans de crise politique, Madagascar va tenir le premier tour de l'élection présidentielle vendredi prochain sur tout le territoire national malgache et ce dans le cadre du processus de sortie de crise.
La Cour électorale Spéciale (CES) a approuvé la candidature de 33 personnalités pour ce premier tour et au cas où aucun des candidats n'obtienne les 50% des voix, les deux premiers d'entre eux, ayant les plus de voix s'affronteront en deuxième tour, pré vu se tenir le 20 décembre de cette année.
La Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) a enregistré 7.823.305 électeurs dont 2.732.676 pour la province d'Antananarivo (au centre), 1.220.282 à Toamasina (à l'est), 892 111 à Majunga (dans l'ouest), 549.924 à Diégo (au nord), 1.421.192 à Fianarantsoa (au centre sud) et 1.007.120 à Tuléar (au sud du pays). 46% de ces électeurs sont des femmes.
Ce nombre d'électeurs va servir pour toutes les prochaines élections dont le deuxième tour de la présidentielle et les législatives et va être partagé dans les 20.001 bureaux de vote avec pas plus de 1.000 électeurs par bureaux de vote selon la CENIT.
Dix hélicoptères vont être utilisés pour récupérer les résultats dans 186 bureaux de vote qui sont inaccessibles se trouvant dans les zones reculées de Madagascar.
Pour la première fois à Madagascar, le bulletin unique, en format A3, incluant le logo et les noms et les numéros des 33 candidats va être utilisé.
La CENIT a imprimé 9 millions de ces bulletins uniques en Afrique du sud qui comportent chacun un numéro de série et des marques spécifiques dont seule la présidente de la CENIT et l'imprimeur connaissent.
En ce qui concerne le budget électoral dans le Projet d'Appui au Cycle Electoral à Madagascar (PACEM) géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le montant est de 60.273.000 dollars, 54% de ce budget dont 34 millions de dollars ont été financé par le gouvernement malgache, tandis que les 46% (25.205.000 dollars) ont été octroyés par les partenaires de Madagascar.
Il s'agit des 17 millions de dollars provenant de l'Union Européenne, 4 millions de dollars du PNUD, 1 million de dollars du Japon, 990.215 dollars de la Commission de l'océan Indien, 209.000 de la Suisse, 1 million de Norvège, 10 millions de dollars de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et 100.000 de la Corée.
Concernant la sécurisation, avant, pendant et après les élections, les forces mixtes incluant la gendarmerie nationale, la police nationale ainsi que les forces armées ont été activées avec un appui financier de 3,5 millions de dollars venant de la CENIT.
Par ailleurs, pour observer ces élections, 33 plateformes d'organisations des sociétés civiles nationales vont déployer près de 5.000 observateurs nationaux, tandis que 27 équipes, dont les organismes internationaux et des membres des représentations diplomatiques accrédités à Madagascar vont activer près de 800 observateurs internationaux.
Notons que la CENIT est chargée d'organiser toutes les élections, notamment les élections législatives, présidentielles et municipales selon la feuille de route signée par une dizaine d'entités malgaches le 17 septembre 2011.
Elle dispose les pleins pouvoirs dans la gestion de l'ensemble du processus électoral et a la responsabilité d'assurer que les élections se déroulent de manière libre, juste et transparente. Lesdits pleins pouvoirs de cette structure nationale s'arrêtent à la publication des résultats provisoires des élections.
La CENIT prévoit de publier les résultats provisoires de ce premier tour 10 jours après l'élection tandis que la CES publie les résultats officiels.