Le gouvernement égyptien par intérim a décidé jeudi d'autoriser la police à entrer sur les campus sans permission préalable si les facultés ou les étudiants sont menacés, a rapporté le site d'information gouvernemental Ahram.
La réglementation précédente exigeait que la police obtienne une permission du président de l'université ou des autorités judiciaires avant d'entrer sur les campus universitaires.
La décision a été prise dans le contexte d'une escalade des affrontements violents dans les universités à travers l'Egypte.
Un étudiant a été tué mercredi dans un dortoir de l'université Al-Azhar du Caire pendant des affrontements entre partisans et opposants des Frères musulmans.
Depuis le début de la nouvelle année universitaire, les partisans des Frères musulmans organisent des manifestations sur les campus universitaires pour protester contre l'éviction de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi.
Même si leur présence dans les rues égyptiennes commence à diminuer, les manifestations des partisans des Frères musulmans sur les campus universitaires restent importantes et tournent fréquemment en affrontements violents.
Le tribunal correctionnel du Caire a condamné 38 étudiants de l'université Al-Azhar à des peines de prison pour encouragement à l'émeute.
La semaine dernière, 12 étudiants partisans des Frères musulmans ont été condamnés à 17 ans de prison pour avoir attaqué le siège de l'université Al-Azhar en octobre.
En octobre 2010, une cour égyptienne avait confirmé la décision de retirer la police des campus universitaires et en mars 2011, des gardes avaient été embauchés pour la sécurité administrative.
Jeudi, le gouvernement a expliqué qu'il encouragerait la présence policière et militaire pour combattre le terrorisme, et qu'il reviendrait sur les remises de peines et grâces accordées par l'ancien président ainsi que sur les attributions de citoyenneté. La déclaration a été prise au lendemain d'une attaque terroriste mortelle au Nord-Sinaï qui a coûté la vie à 11 soldats mercredi.