Dotée de 3.652 militaires et civils, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) conçue pour remplacer, sous mandat de l'Union africaine (UA), la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC), devra commencer son déploiement dès la semaine prochaine, a appris Xinhua jeudi d'un haut responsable des services de sécurité centrafricains à Bangui.
"Selon les informations, d'ici la semaine prochaine ils seront déjà là", a déclaré le colonel Michel Narkoyo, ex-porte-parole militaire de l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir) aujourd'hui patron de la gendarmerie nationale joint au téléphone après une patrouille dans la capitale de la République centrafricaine (RCA).
Ainsi que le décrivait Nicolas Tiangaye, Premier ministre du gouvernement d'union nationale et de la transition de ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale, dans son discours à l'ouverture de la 68e Assemblée générale des Nations Unies en septembre à New York, la MISCA est une opération destinée à participer à "la sécurisation, la pacification et la protection des populations civiles".
Elle devra prendre le relais de la Force multinationale d'Afrique centrale qui s'est révélée incapable et impuissante à jouer ce rôle depuis plusieurs années, dans un contexte extrê mement difficile de dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire depuis la prise du pouvoir le 24 mars de Michel Djotodia et l'ex-coalition rebelle de la Séléka.
Pour l'essentiel, les pays de la Communauté économique et moné taire de l'Afrique centrale (CEMAC), à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon et le Tchad, qui apportaient déjà leur appui à la mise en place de la FOMAC, seront les principaux contributeurs de cette force que Nicolas Tiangaye souhaite voir dotée d'un "mandat clair et ferme" du Conseil de sécurité de l'Onu, "compte tenu de l'échelle de violences, de l'étendue des dégâts".
Autre pays d'Afrique centrale, le Burundi a promis l'envoi d'un bataillon de 450 hommes pour la composition de la force dont l'opérationnalisation sera renforcée par un millier de troupes supplémentaires françaises, en plus des 410 déjà présentes dans ce pays où la France compte notamment une base militaire à l'aéroport de Bangui M'Poko issue d'anciens accords de défense avec son ex- colonie.