Les autorités congolaises ont confirmé mardi avoir repris le contrôle total à Kinshasa, à Lubumbashi et à Kindu, trois villes visées la veille presque simultanément par des assaillants anti-gouvernementaux, avec un bilan de plus de 70 morts, a-t-on appris de sources concordantes.
Le porte-parole gouvernemental Lambert Mende a révélé aux médias locaux un bilan de plus de 70 assaillants tués, et de trois morts côté militaire, précisant qu'à Kinshasa seul, un total de 52 assaillants ont été abattus et 39 autres capturés.
Lundi matin, des hommes armés non identifiés ont pris le contrôle de la chaîne de la télévision nationale congolaise (RTNC).
"Des hommes armés non identifiés ont pris le contrôle de locaux de la RTNC, ils sont encore dans les studios avec des otages", a déclaré lundi à Xinhua le chargé de communication de la Police nationale congolaise (PNC), le colonel Mwana Mputu.
"Nous venons de déployer nos renforts et d'ici trente minutes nous reprendrons la situation", a-t-il dit avant d'ajouter que toutes les portes de sortie de la télévision sont bloquées par les policiers.
Des tirs à l'arme lourde et légère ont été entendus à Kinshasa, la circulation routière avait été complètement paralysée dans les quartiers les avoisinants de la RTNC. Le signal de la RTNC a par la suite été coupé.
Selon M. Mende, les sites de la RTNC, de l'état-major des Forces armées de la RDC (FARDC), et l'aéroport international de N'Djili, trois sites stratégiques de la ville de Kinshasa, ont été attaqués presque au même moment par un groupe de terroristes inconnus, faisant respectivement 8, 16 et 10 morts, du côté des assaillants.
Il a félicité la réaction prompte des éléments des FARDC qui, selon lui, n'ont fait qu'exercer leur devoir et protéger les sites stratégiques qui procèdent de la sécurité nationale.
"Le gouvernement tient à féliciter les FARDC et d'une manière générale toutes les forces de sécurité qui ont coopérer avec elles. La réaction de FARDC et de nos forces de sécurité en général par exercice de légitime défense et par devoir de neutralisation d'une agression terroriste a été prompte et sévère", a-t-il souligné.
Pour M. Mende, le but des assaillants est de semer la panique au sein de la population.
"Nous avons l'impression que les assaillants n'ont pas eu un autre objectif, eu égard à leur nombre et à la quantité réduite d'armement, que celui de semer la panique et la terreur à la veille de la célébration des fêtes de Nouvel An qui a toute leur importance dans notre culture", a-t-il dit.
Les Casques bleus en République démocratique du Congo (RDC) ont été mis en état d'alerte sur fond de conflits qui se poursuivent à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu entre forces gouvernementales et hommes armés non identifiés, a annoncé lundi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Martin Nesirky, lors d'un point de presse quotidien.
La Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a pris des mesures pour assurer la sécurité et la sûreté de son personnel et a mis les troupes présentes dans ces villes en état d'alerte, a affirmé M. Nesirky.
A ses dires, la MONUSCO a rapporté que le calme est revenu à Lubumbashi, ville principale du sud-est du pays, et à Kindu (est), où les troupes de la mission présentes à l'aéroport sont entrées en conflit avec des élements armés.
"Un membre du personnel national de la mission de l'ONU a été blessé lors de l'échange de tirs à l'aéroport mais son état est stable", a poursuivi M. Nesirky.
"L'identité et le motif des assaillants ne sont pas clairs pour le moment", a-t-il ajouté.
En mars, le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d'une brigade d'intervention dans le cadre de la MONUSCO pour mener des opérations d'offensive ciblées, avec ou sans l'armée nationale congolaise, contre les groupes armés qui menacent la paix dans l'est de la RDC.