Les services de la présidence de la République algériennes ont confirmé samedi que le président sortant Abdelaziz Bouteflika va se présenter aux élections présidentielles prévues le 17 avril prochain, a rapporté l'agence officielle APS.
Pour ce faire, la même source a précisé que M. Bouteflika a fait procéder au dépôt de sa lettre d'intention (de se porter candidat) et au retrait des formulaires de souscription de signature individuelle pour les candidats à l'échéance présidentielle.
Plutôt dans la journée, c'est le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a annoncé depuis la ville d'Oran (400 km à l'ouest d'Alger) lors d'une conférence de presse organisée autour de l'économie verte en Afrique que le chef de l'Etat sortant a décidé de briguer un quatrième mandat.
Agé de 77 ans et victime fin avril 2013 d'un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a réduit sa mobilité et son activité présidentielle, la candidature du président Bouteflika est controversée, notamment auprès des partis et des médias d'opposition.
Pour le Premier ministre, la réalité est tout autre puisque "le président Bouteflika est en bonne santé et qu'il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité".
La deuxième motivation de M. Bouteflika dans son entreprise est, selon le Premier ministre, due au fait qu'il bénéficie d'un large soutien auprès de la société civile. Un constat que M. Sellal a lui-même fait à travers les visites qu'il a effectuées dans 46 départements sur les 48 que compte le pays, depuis sa nomination le 3 septembre 2012 en tant que chef de l'exécutif.
Parallèlement au soutien de la société civile, des partis politiques au pouvoir à savoir le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ainsi que des formations politiques dont les présidents sont membres du gouvernement, Tadjamou amal jazaïr (TAJ de Amar Ghoul, ministre des Transports) et le Mouvement populaire algérien (MPA de Amara Benyounès, ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'Investissement) appellent depuis des mois M. Bouteflika à briguer un quatrième mandat.
A propos de la manière avec laquelle M. Bouteflika va mener campagne dans un tel état de santé, le Premier ministre a estimé que "le président n'est pas obligé de tout faire et que les membres de ses comités de soutien peuvent prendre en charge cette action".
M. Bouteflika a été élu le 15 avril 1999 pour la première fois à la tête du pays et réélu lors des élections présidentielles de 2004 et de 2009.
Une centaine de postulants ont annoncé leur candidat au scrutin présidentiel, dont les délais de dépôt de candidature sont fixés pour le 4 mars prochain.
Quant à la campagne électorale, elle débutera le 23 mars et prendra fin le 13 avril.
Pour l'heure, des observateurs algériens disent qu'il existe un seul rival potentiel à M. Bouteflika. Il s'agit d'Ali Benflis qui n'était autre que son ancien chef du gouvernement (août 2000 - mai 2003). Les deux hommes se sont confrontés lors des élections présidentielles d'avril 2004 et c'était M. Bouteflika qui l'avait emportée.