Deux civils centrafricains et un lieutenant de la gendarmerie nationale ont été tués dans des heurts ayant opposé mercredi les soldats tchadiens de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force sous mandat de l'Union africaine (UA), et la population à Bangui, ont rapporté des témoins à Xinhua.
"Des soldats tchadiens de passage dans le quartier ont tiré sur la foule, faisant trois morts dont un lieutenant de la gendarmerie nationale", a déclaré à Xinhua Philipe Yadia, un témoin de l' événement.
Les violences sont récurrentes entre les soldats tchadiens de la MISCA, accusés de complicité avec les ex-rebelles de la Séléka qui avaient renversé le régime de François Bozizé le 24 mars 2013 à Bangui et porté au pouvoir leur leader Michel Djotodia, finalement constraint à la démission le 10 janvier, et la population appuyée par les milices d'autodéfense anti-Balakas ( anti-machettes).
Suite à cet accrochage, la population en colère a érigé des barricades et a brûlé des pneus de voitures. La circulation a été aussitôt suspendue sur cet axe qui mène vers le quartier de km5 où vivent encore des musulmans, cible des miliciens anti-Balakas.
Gaston Beïna, porte-parole de ces groupes incontrôlés de la localité, accuse les soldats rwandais de la MISCA d'être complices de ces meurtres.
"Ce sont eux qui assurent la sécurité de cette zone. Ils ont bien vu comment les Tchadiens ont tiré sur la foule sans réagir", a-t-il déclaré.
Ils ont promis de se venger si la lumière n'est faite par les autorités sur les « agissements » des soldats tchadiens en Centrafrique.
Les forces françaises intervenant dans le pays sont intervenues pour ramener le calme.Selon la MISCA, depuis décembre, 19 soldats africains ont trouvé la mort en Centrafrique dont 13 soldats tchadiens, 5 congolais du Congo-Brazzaville et 1 autre de la République démocratique du Congo (RDC).