Le conflit frontalier entre la Côte d'Ivoire et la Guinée autour du village de Kpéaba, à une quinzaine de kilomètres de la frontière ivoirienne dans l'Ouest du pays, refait surface avec des "agressions répétées" d'individus venant de Guinée, selon les autorités ivoiriennes.
Lors de son dernier conseil des ministres, le gouvernement ivoirien a affirmé que "le village de Kpéaba continuait de faire l'objet d'agressions répétées d'individus venant de la frontière guinéenne". Le gouvernement, qui soutient que "le règlement de ce conflit frontalier (est) intervenu en 2013", a décidé de la convocation de la "Commission de délimitation de la frontière ouest" en vue de "trouver une solution définitive à ce litige", non sans demander aux populations des deux côtés de la frontière " de faire preuve de retenue et d'éviter tout acte de provocation".
La Côte d'Ivoire et la Guinée, deux ex-colonies françaises, partagent une frontière commune après leurs indépendances respectives en 1960 et 1958.
Le différend remonte à la période des indépendances et resurgit en janvier 2013 lorsque des militaires guinéens ont occupé le village de Kpéaba après avoir retiré le drapeau ivoirien pour hisser le leur, provoquant des incidents avec les villageois.
Les gouvernements des deux pays avaient minimisé l'incident, affichant leur volonté d'éviter un conflit ouvert et de régler pacifiquement la question.
Des émissaires des deux parties s'étaient rencontrés à plusieurs reprises en 2013 pour un règlement à l'amiable.
En marge d'un sommet des chefs d'Etats ouest-africains à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, la Côte d'Ivoire et la Guinée avaient convenu du "retrait de leurs forces respectives de la zone frontalière, objet du litige".
Dans un communiqué signé par leurs ministres des Affaires étrangères, les deux pays ont insisté sur "l'impérieuse nécessité de parvenir à un règlement pacifique et durable de tout litige" survenant le long de leurs frontières communes.
Le texte annonce la création d'une "commission conjointe" comprenant les représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur en vue de la matérialisation de la frontière entre la Côte d'Ivoire et la Guinée.