Des dirigeants de la Chine et de l'Union européenne se sont rencontrés jeudi à Bruxelles à l'occasion d'un sommet, et le monde a scruté l'événement pour voir si les deux parties avaient pu faire des progrès quant à la résolution de leurs "problèmes d'intérêt commun", notamment des conflits commerciaux épineux.
Des disputes perdurent, bien que les échanges commerciaux entre la deuxième économie et le plus grand bloc commercial du monde aient atteint 567,2 milliards de dollars en 2011, soit quatre fois plus qu'il y a dix ans.
Début septembre, la Commission européenne a initié une enquête anti-dumping contre les importations de panneaux solaires et de composants clés en provenance de Chine sous la suspicion que cette dernière avait exporté ses produits à un prix inférieur à leur coût, ce qui avait porté atteinte à la concurrence européenne.
En revanche, les producteurs chinois ont justifié que la compétitivité de leurs produits n'était pas le fruit de manoeuvres malveillantes pour pénétrer le marché européen, mais qu'elle reposait sur des technologies avancées, une production intensive, une baisse du prix de matières premières et un coût de la main-d'oeuvre nettement moins élevé.
En tant qu'importants partenaires commerciaux, la Chine et l'UE doivent instaurer un exemple pour le reste du monde dans la solution des conflits, sans que cela n'affecte leurs relations commerciales. Une bonne volonté et des actions concrètes sont nécessaires à cet égard.
Arrivé le 19 septembre à Bruxelles pour le 15e Sommet Chine-UE, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a fait savoir dans une déclaration écrite qu'il allait échanger ses points de vue avec les dirigeants de l'UE sur les relations sino-européennes et les affaires d'intérêt commun de même qu'aborder le renforcement des relations et de la coopération pragmatiques.
Il a indiqué que le partenariat Chine-UE faisait face à des opportunités de développement sans précédent, sur fond d'un changement profond de la situation internationale.
Un fait à ne pas négliger dans le secteur des panneaux solaires est que le boom du marché des produits primaires de ces dernières années a touché sa fin, en raison de la baisse du prix du baril de brut.
Dans ce contexte, attaquer les produits de l'autre partie ne peut qu'affaiblir la compétitivité globale de l'industrie solaire tant en Chine qu'en Europe. Les deux marchés sont devenus de plus en plus interdépendants.
L'année dernière, la Chine a importé du polysilicium et d'autres matières premières entrant dans la production de ses panneaux solaires pour une valeur de 1,12 milliard de dollars, ainsi que pour 1,17 milliard de dollars d'équipements allemands et suisses.
Force est de noter que la crise de la dette européenne qui perdure a rendu la communauté plus dépendante de ses liens commerciaux et investissements avec la Chine, l'un des plus gros acheteurs des dettes des gouvernements de la zone euro et le plus grand détenteur mondial de réserves de devises étrangères.
Compte tenu de cette situation difficile, une attitude anti-protectionnisme est nécessaire. Il est temps pour la Chine et l'UE de montrer l'exemple au reste du monde sur comment résoudre les différends commerciaux.