La Chine peut être "un facteur d'équilibre, d'harmonie et de paix" dans le monde, a affirmé le vice-président du Sénat et ex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, dans une récente interview accordée en exclusivité à l'Agence Xinhua.
"On a besoin d'une Chine au niveau mondial qui soit un facteur d'équilibre, d'harmonie et, au fond, de paix", a souligné M. Raffarin, faisant notamment référence au "concept d'émergence pacifique" développé par la pensée politique moderne chinoise.
"Je préfère le mot de 'renaissance', car la Chine a déjà été la première puissance du monde au début du XVIIIème siècle", a poursuivi l'élu de la Vienne (département du centre-ouest de la France), tout en précisant qu'il s'agissait d'une "renaissance pacifique".
M. Raffarin a également salué "une vision d'un monde multipolaire où la paix ne s'obtient pas par la suprématie d'une puissance sur les autres, mais par l'équilibre entre les différents pôles".
Selon le sénateur français, la Chine "assume son ouverture et ses réformes" et "répond aux aspirations du peuple chinois, notamment dans un esprit d'unité et de cohésion sociale et territoriale".
S'agissant des nouveaux dirigeants élus lors du 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), M. Raffarin a affirmé qu'il connais la plupart des dirigeants qui font partie maintenant du comité permanent.
"J'ai rencontré Monsieur Xi Jinping à plusieurs reprises, et de très nombreuses fois j'ai eu l'occasion de travailler avec monsieur Li Keqiang. Ce sont des dirigeants très pragmatiques. Le Président Xi Jinping a fait toute sa carrière à partir du terrain et a monté tous les échelons, il connaît bien la Chine, il connaît toute la complexité de ce grand pays... Monsieur Li Keqiang est un grand professionnel, il a eu des responsabilités très importantes. J'apprécie la clarté de sa vision économique notamment", a dit l'ex-Premier ministre français.
"Je crois qu'il y a là une vision réformatrice en interne et pacifique en externe qui peut être utile aux équilibres du monde", a estimé l'auteur d'un ouvrage sur les relations sino-françaises, publié en chinois en 2011 et intitulé "Ce que la Chine nous a appris".
D'un point de vue économique, M. Raffarin a constaté que ce qu'il a appelé "le service mondial de croissance" assuré par la Chine allait devoir passer par "une logique de développement de la consommation interne".
"Nous avons tous besoin de la croissance de l'Asie et de la Chine, en particulier, et cette croissance doit être relayée aujourd'hui par une augmentation de la consommation chinoise, c'est-à-dire du développement social de la Chine", a-t-il encore expliqué.
Appelant à renforcer davantage les relations économiques, commerciales et diplomatiques entre la France et la Chine, l'ancien Premier ministre français a indiqué qu'un anniversaire historique très important se profilait en 2014 : le cinquantenaire de la déclaration du Général de Gaulle reconnaissant la République populaire de Chine.
Cet anniversaire doit être non seulement un grand rendez-vous bilatéral franco-chinois, mais aussi mondial, car il reflète une vision multilatérale des relations internationales, a-t-il conclu.