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Le Japon pris au piège de sa politique étrangère malavisée (COMMENTAIRE)

( Xinhua )

12.01.2013 à 09h06

Depuis une vingtaine d'années, l'économie japonaise s'essouffle. Elle a traversé une longue période de déflation et souffre du vieillissement de sa population.

Les Japonais peuvent invoquer de nombreuses raisons pour expliquer leurs difficultés économiques, allant des mauvaises politiques gouvernementales qui ont provoqué l'apparition et l'éclatement d'une bulle économique gigantesque entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, aux méga-sociétés, lourdes à gérer, qui souffrent de déficits et licencient du personnel en raison de la concurrence mondiale de plus en plus forte.

Plus récemment, l'économie japonaise a subi un nouveau coup en raison d'un bras de fer avec la Chine, un partenaire important en matière de commerce et d'investissement, le différend entre les deux pays ayant été déclenché par les provocations répétées de Tokyo sur la question des îles Diaoyu, qui font partie intégrante du territoire chinois.

Cela n'a pas empêché le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe de présenter les faits à l'envers lorsqu'il a déclaré vendredi que la Chine avait délibérément pris pour cible les entreprises japonaises dans le cadre de sa stratégie destinée à s'imposer dans le conflit territorial.

Il est vrai que les relations économiques entre la Chine et le Japon se sont considérablement refroidies depuis que le gouvernement de l'ancien Premier ministre Yoshihiko Noda a décidé en septembre d'"acheter à un propriétaire privé" une partie des îles Diaoyu, malgré la forte opposition de la Chine.

Les conséquences de cette démarche étaient totalement prévisibles, car de bonnes relations économiques sont toujours basées sur de bonnes relations politiques. Il serait naïf de penser que le Japon pourrait maintenir des relations fortes avec la Chine en matière de commerce et d'investissement, tout en provoquant de manière répétée la Chine sur des questions sensibles.

Notons que les difficultés rencontrées par les entreprises japonaises résultent pour une large part d'un boycott général spontané des produits japonais par les consommateurs chinois. Le gouvernement chinois n'a rien à voir avec cette réaction de la population.

Les responsables politiques japonais, dont M. Abe, ne peuvent rejeter la responsabilité de cette situation que sur eux-mêmes, car leurs manoeuvres politiques sont la principale cause de la détérioration des relations économiques sino-japonaises.

Les responsables politiques japonais ont également tenté d'alimenter des craintes sur une prétendue "menace chinoise" dans la région Asie-Paficique, et cherchent à créer une coalition de pays contre la Chine.

Pour de nombreux Chinois, les récents propos de M. Abe font partie d'une tentative plus globale du gouvernement japonais d'attribuer à la Chine le mauvais rôle et de prendre le dessus sur la question territoriale.

Cette tentative de Tokyo est toutefois vouée à l'échec, car de plus en plus de pays se rendent compte que la Chine se comporte de manière responsable sur la scène internationale et que son développement est un véritable bienfait pour le monde entier.

L'attitude du Japon soulève d'ailleurs des inquiétudes au niveau international, certains craignant que la politique de plus en plus intransigeante de Tokyo envers la Chine n'ait pour conséquence d'aggraver la situation jusqu'à présenter des risques pour la paix et la stabilité de la région.

L'économie japonaise, fragilisée, a un besoin urgent des opportunités que peuvent lui apporter de bonnes relations sino-japonaises. La politique étrangère malavisée de Tokyo ne fait qu'éloigner ces opportunités.

Si M. Abe ne veut pas gâcher son deuxième mandat à la tête du gouvernement japonais, il est urgent qu'il mette un terme à ces démarches autodestructrices de son pays et qu'il remette les relations extérieures et la reprise économique sur les rails.

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