Le Dialogue stratégique et économique sino-américain fait avancer le programme bilatéral

17.07.2013 à 08h32

Le cinquième cycle du Dialogue stratégique et économique sino-américain (S&ED) qui vient de prendre fin peut aider à faire avancer le programme bilatéral de façon positive, ont annoncé lundi des experts américains.

"Je pense que les réunions ont été utiles", a déclaré à Xinhua lors d'une conversation téléphonique Matthew Goodman, qui occupe la chaire d'économie politique William E. Simon au Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS).

C'était la première fois pour les nouveaux présidents des deux parties, le vice-Premier ministre chinois Wang Yang, le conseiller d'Etat Yang Jiechi, le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew et le secrétaire d'Etat John Kerry, d'"avoir la chance de rencontrer le groupe, de discuter du programme dans le S&ED et de mieux se connaître, ce qui est une part importante du dialogue", a déclaré M. Goodman.

NEGOCIATIONS SUR UN TRAITE D'INVESTISSEMENT

M. Goodman a annoncé que le résultat le plus concret en matière éconmique découlant du dernier cycle de S&ED était l'important progrès et le nouvel engagement politique pour les négociations sur un traité d'investissement bilatéral (BIT) entre Washington et Beijing.

"Ils ont accepté d'élargir les négociations, pour inclure (...) tous les secteurs à l'exception de ceux se trouvant dans la 'liste négative'. C'est une bonne approche", a indiqué M. Goodman, avant d'ajouter que tous les aspects de l'investissement incluent également le "pré-établissement" et le traitement réglementaire.

"Cela serait profitable au monde et aux deux pays s'il y avait un bon BIT. Mais ce n'est que le commencement. Ce sera un processus difficile", a estimé à Xinhua Derek Scissors, chercheur du centre de réflexion Heritage Foundation.

"La Chine doit entreprendre des réformes de façon concrète... et les Etats-Unis doivent déterminer leurs priorités sur un traité d'investissement et ne pas en demander trop", a-t-il ajouté.

COOPERATION ECONOMIQUE POUR L'ASIE-PACIFIQUE

M. Goodman, qui était coordonnateur de la Maison blanche chargé des forums de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et du Sommet de l'Asie orientale (EAS) lors du premier mandat du président américain Barack Obama, a indiqué qu'il était important que les Etats-Unis et la Chine s'engagent à renforcer la coordination économique dans la réunion des dirigeants économiques de l'APEC de 2014 organisée par la Chine au cours des deux jours de rencontres S&ED.

"C'est une grande opportunité pour les Etats-Unis et la Chine de travailler ensemble pour renforcer le commerce, la libéralisation du commerce et la facilitation des échanges, qui sont mutuellement bénéfiques et également favorables à la région", a-t-il expliqué.

DIALOGUE STRATEGIQUE ET ECONOMIQUE

Même si le S&ED est critiqué par certains comme étant trop compliqué et trop axé sur les processus, M.Goodman est persuadé qu'il s'agit d'une partie importante de la relation bilatérale entre les deux plus grandes puissances économiques du monde.

"Etant donné la relation entre les Etats-Unis et la Chine, il est très important de dialoguer même si des résultats concrets ne sont pas atteints à chaque rencontre", a-t-il expliqué.

"La relation sino-américaine est probablement la plus importante, car elle implique beaucoup d'autres pays", a noté M. Scissors.

"Ainsi, plus les Etats-Unis et la Chine s'entendent sur le plan économique, plus le reste du monde est rassuré", a-t-il expliqué.

Cependant, M.Goodman pense que le S&ED pourrait être plus productif et mieux ciblé, et il considère que la création de groupes de travail sur le changement climatique et la cybersécurité dans le cadre du dialogue de cette année est une bonne évolution.

M. Goodman a annoncé que les deux groupes ont mis l'accent sur la collaboration et la compétition entre les Etats-Unis et la Chine. Concernant les changements climatiques, il y a de fortes probabilités que les deux parties collaborent. La cybersécurité quant à elle, qui est un sujet délicat dans les relations bilatérales, nécessite une gestion prudente des deux parties.

"Je pense que ces deux groupes sont très utiles pour le développement du processus de S&ED", a ajouté M. Goodman.

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