Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a promis jeudi que la Chine jouerait un rôle "positif et constructif" dans le cadre des Nations Unis pour aider à résoudre la crise des armes chimiques en Syrie.
S'adressant à des journalistes à l'issue de son entretien avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, M. Wang a fait savoir qu'ils avaient échangé des points de vue "en profondeur" sur la question syrienne. Il a souhaité que les négociations en cours de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) produisent des résultats dans de brefs délais, en parvenant à un accord prévoyant le démarrage du processus de vérification et de destruction de l'arsenal syrien d'armes chimiques.
"Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait reconnaître et soutenir politiquement un tel accord. Il devrait être uni, au lieu d'être divisé, et parler à une seule voix. La Chine est prête à jouer un rôle positif et constructif", a déclaré M. Wang.
Dans une allocution prononcée avant l'entretien avec M. Kerry, le chef de la diplomatie chinoise a indiqué que la Chine se félicite de l'accord conclu récemment entre les Etats-Unis et la Russie sur la destruction des armes chimiques syriennes.
"En fin de compte, la question syrienne doit être résolue par voie politique. La Chine continuera à jouer un rôle positif et constructif en ce sens", a-t-il déclaré.
M. Kerry a fait remarquer, de son côté, que les Etats-Unis apprécient le soutien chinois à la résolution politique de la crise syrienne, que Washington estime être "finalement disponible et possible".
Avouant le profond désaccord entre les deux pays sur la réponse internationale à l'usage syrien présumé d'armes chimiques, M. Kerry a fait savoir que les Etats-Unis attendent avec impatience de voir la Chine "jouer un rôle positif, constructif et important".
MM. Wang et Kerry ont également tenu des discussions "utiles" et "détaillées" sur la reprise des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne actuellement au point mort.
Les deux responsables ont également discuté de la mise en oeuvre de l'important consensus atteint par le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Barack Obama lors du sommet tenu en juin à Sunnylands, en Californie, sur la construction d'un nouveau modèle de relation entre grands pays, basé sur le respect mutuel, les bénéfices mutuels et la coopération gagnant-gagnant.
M. Kerry a fait savoir que les Etats-Unis saluent l'émergence pacifique de la Chine, et a indiqué qu'un partenariat plus solide avec la Chine fait partie de l'engagement américain de rééquilibrer ses intérêts et ses investissements en Asie.
Du fait que le nouveau modèle de relation sino-américaine est basé sur la coopération pratique et la gestion constructive des différends, les Etats-Unis et la Chine reconnaissent les besoins "d'éviter de tomber dans le piège de se considérer l'un l'autre comme des rivaux stratégiques", a souligné M. Kerry.
M. Wang a indiqué que la Chine souhaite travailler avec les Etats-Unis pour s'assurer qu'ils traduiront la caractéristique principale de ce nouveau modèle de relation, à savoir le non-conflit, la non-confrontation, le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant, dans tous les aspects de la relation sino-américaine dont bénéficient les deux pays, et bien d'autres.
J'ai "la conviction qu'il existe un énorme potentiel de travail collectif pour élargir et approfondir notre coopération", a souligné M. Wang.
Le diplomate chinois a expliqué que l'un des objectifs de sa visite aux Etats-Unis "est d'envoyer un signal indiquant que les deux pays sont disposés à faire avancer le nouveau modèle de relation entre grands pays à travers des actions concrètes et une coopération pratique".
Au cours de leurs entretiens au département d'Etat américain, les deux pays ont également abordé un large éventail de questions, telles que les ventes d'armes américaines à Taiwan, la sécurité maritime, la cybersécurité et la protection de la propriété intellectuelle.
Au cours de son séjour de deux jours à Washington, M. Wang doit encore s'entretenir avec le vice-président américain Joe Biden, la Conseillère à la sécurité nationale Susan Rice, le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel et des chefs du Congrès américain. Il se rendra par la suite à New York pour prendre part à la 68e session de l'Assemblée générale de l'ONU.