La Corée du Sud a exprimé l'intention le 16 mars de faire inscrire l'"ondol", un système traditionnel de chauffage par le sol utilisé en Corée du Sud comme en Chine, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, suscitant ainsi de vives réactions chez les internautes chinois. Néanmoins, par rapport à l'étonnement chinois provoqué en 2005 par le souhait de la Corée du Sud d'inscrire la fête des Bateaux-Dragons sur la liste de l'Unesco, l'opinion publique chinoise a adopté ici une attitude plus réfléchie.
Selon l'expert Zhou Qianzhi, la Chine et la Corée du Sud ont un grand nombre d'éléments culturels en commun de par leur proximité géographique. L'enthousiasme des deux pays pour la liste de l'Unesco reflète le renforcement de l'identification et de la fierté culturelles en Chine comme en Corée du Sud.
Ce que la Chine doit faire, a indiqué l'étudiant Kang Jian au quotidien chinois Beijing News, est de tirer une leçon de cette affaire. Depuis des dizaines d'années, la Corée du Sud applique une politique de promotion de sa culture qui a porté ses fruits, a noté M. Kang.
La Chine a beaucoup à faire dans ce domaine, a expliqué M. Zhou. "Au fur et à mesure des importantes évolutions économiques et sociales en Chine, les modes de vie des Chinois ont connu eux aussi de grands changements. L'un des résultats de cette évolution est la disparition d'éléments culturels traditionnels". De plus, a noté M. Zhou, une certaine indifférence en Chine face à des éléments traditionnels de la vie quotidienne n'arrange pas les choses.
La valeur la plus précieuse du patrimoine culturel réside dans les histoires qui y sont liées, a indiqué l'étudiant Wang Yanhu lors d'une interview accordée au journal chinois Beijing Youth. En les négligeant ou en les oubliant, nous les laisserons disparaître. "C'est cela qui doit susciter la douleur d'une nation", a souligné M. Wang.
Pour sauver la culture traditionnelle chinoise, a préconisé M. Zhou, il faut éveiller la conscience du peuple quant à la responsabilité envers notre culture. Le but final n'est pas d'inscrire des phénomènes culturels sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, mais de mieux protéger et de transmettre la culture.
Selon M. Kang, cité par le journal Beijing News, nous avons notre propre politique culturelle, mais il est peut-être temps de revoir notre attitude face à la culture traditionnelle et de prendre des mesures efficaces.