Partir en voyage en RPDC est devenu plus simple pour les touristes chinois de la partie continentale. Le premier vol direct reliant la capitale de la RPDC à la capitale économique chinoise, Shanghaï, a démarré vendredi soir. Cette ligne devrait attirer les touristes qui étaient rébutés par le long voyage qu'il fallait subir précédemment.
Emprunt de nostalgie, Zhu Jianliang, un vétéran de la Guerre de Corée, âgé aujourd'hui de 78 ans, est impatient à l'idée de retourner dans le pays où il a combattu il y a plus d'un demi-siècle. La Chine était venue au secours des communistes coréens lors de la guerre civile de 1950-1953 contre une coalition des Nations unies menée par les Etats-Unis.
Zhu Jianliang
Vétéran de la Guerre de Corée
"Oui, bien sûr que je souhaite y revenir. C'est juste de la nostalgie. Ces 4 années que j'ai passées là-bas n'étaient pas faciles."
La nouvelle ligne, Air Koryo JS-552, proposera 2 vols par semaine, les mardis et vendredis. La durée de vol sera de 3 heures. Initialement, la ligne devait opérer jusqu'à fin novembre, lorsque l'hiver glacial vient frapper la péninsule coréenne. Mais les responsables shanghaïens de la compagnie aérienne d'Etat de la RPDC, ont demandé que cette ligne soit permanente si le marché répond bien.
Jin Song
Directeur de Air Koryo
Shanghaï
"Si cette ligne fonctionne bien entre Shanghaï et Pyongyang et si les clients sont satisfaits, alors nous allons probablement offrir davantage de destinations possibles telles que Guangzhou, Nanjing, Xi'an, et Chengdu."
Selon les agences de voyage, les inconvénients liés aux liaisons ont fait que la demande pour des voyages en RPDC a été plutôt faible depuis que le pays s'est ouvert aux voyages organisés pour les touristes chinois en 2009.
Jusqu'à maintenant, seules Beijing, et la ville de Shenyang, dans la province du Liaoning dans le nord-est du pays, proposaient des vols réguliers vers Pyongyang, tous opérés par Air Koryo.
L'ouverture de nouvelles lignes aériennes signale que Pyongyang semble répondre aux pressions de Beijing pour s'ouvrir économiquement. Les investissements chinois sont en effet l'un des piliers dont dépend le régime de Pyongyang pour tenter de reconstruire l'économie nationale.
Shi Yuanhua
Directeur du centre d'études coréennes
Université de Fudan
"Nous avions l'habitude de percevoir la péninsule coréenne comme un problème en raison des tensions nucléaires. Mais nous disposons maintenant des pourparlers à six sur la question nucléaire dans la péninsule, et nous essayons également d'encourager le dialogue et le développement économique de la RPDC. C'est un développement rapide."
Les touristes étrangers venant en RPDC ne sont habituellement pas autorisés à entrer dans le pays avec des téléphones portables ou des ordinateurs. Leurs mouvements sont limités aux visites approuvées par le gouvernement, et les guides les gardent en général bien à l'oeil. Mais ces limitations ne s'appliquent pas aux touristes chinois.