L'entreprise britannique du secteur de la défense BAE Systems et EADS, géant européen de l'aéronautique, maison mère d'Airbus, sont en pourparlers pour fusionner et devenir la plus grande société mondiale d'aéronautique.
La fusion pourrait renforcer EADS dans ses efforts pour concurrencer Boeing et d'autres entreprises de défense américaines pour l'obtention de contrats militaires américains. Cela permettrait également de donner naissance à un géant avec des recettes dépassant de loin Boeing ou Lockheed Martin, la plus grande entreprise mondiale du secteur de la défense.
Les deux entités ont déclaré mercredi que la fusion envisagée unirait leurs conseils d'administration et de gestion, les actionnaires de BAE Systems détenant alors 40% du groupe élargi contre 60% pour les actionnaires d'EADS.
EADS, qui a remporté de nombreux succès dans la vente de systèmes militaires et d'armes en dehors des États-Unis, cherche depuis longtemps à accroître sa présence sur le plus important marché mondial de la défense et à remporter davantage de contrats du Pentagone.
Son principal obstacle à cette ambition a été Boeing, qui a finalement arraché l'an dernier à EADS le contrat d'avions ravitailleurs pour l'armée de l'air américaine après une compétition longue et à forte coloration politique.
BAE, bien que son siège social soit au Royaume-Uni, a en revanche de fortes activités de défense aux États-Unis et y génère environ la moitié de son chiffre d'affaires.
Pour l'exercice fiscal en cours, il est le septième fournisseur du Pentagone.
Loren Thompson, analyste de la défense à l'Institut Lexington et consultant de longue date de BAE Systems, estime que cette union renforcerait EADS dans le secteur de la défense, en particulier aux États-Unis, et créerait une entreprise disposant d'un meilleur équilibre entre ses activités commerciales et de défense.
« Si cette transaction progresse effectivement, cela permettrait à la nouvelle entité d'être plus compétitive et efficace sur l'ensemble du marché mondial », a-t-il dit.