Selon les « Résultats de l'audit de la dette publique de 36 gouvernements locaux » publiés le 10 juin par le Bureau d'audit national, 36 collectivités locales ont constaté à la fin de 2012 des dettes totalisant 3 850 milliards de yuans, soit une augmentation de 12,94% par rapport à 2010.
Ce contrôle par prélèvement est le deuxième du genre après l'audit des dettes des gouvernements locaux chinois mené par le Bureau d'audit national en 2010. Selon ce dernier audit en 2010, les dettes des 36 collectivités locales en question occupaient 31,79% de celles de tous les gouvernements locaux en Chine (10 720 milliards de yuans).
A quel point les gouvernements locaux sont-ils endettés ?
Lors des deux sessions de cette année, le directeur adjoint du Bureau d'audit national Dong Dasheng a estimé la taille des dettes totales à un montant situé entre 15 et 18 000 milliards de yuans. Et durant le Forum asiatique de Boao en avril, l'ancien ministre des Finances Xiang Huaicheng l'a estimé de plus de 20 000 milliards de Yuans.
Le nouveau rapport de l'audit en 2013 n'indique pas le montant total des dettes des gouvernements locaux en 2012. Si on fait le calcul basé sur le taux de croissance de ces 36 collectivités locales (12,94%), le montant total des dettes locales à la fin de 2012 pourrait atteindre 13 870 milliards de yuans. Mais un rapport de la société Industrial Securities a prévu le montant d'entre 13 170 et 15 100 milliards de yuans.
Ces données suscitent des préoccupations au sujet de l'économie chinoise. Selon la société d'analyse financière Moody's, l'ampleur des dettes des gouvernements locaux chinois est en croissance, donnant un impact négatif sur le statut de crédit de la Chine. De ce fait, ceux qui sont impliqués par la dette cherchent à résoudre ce problème.
Comment éliminer un ratio d'endettement de 219,57% ?
A l'heure actuelle, les gouvernements locaux doivent faire face à la pression du remboursement de leurs dettes. D'après les statistiques des médias, à la fin de 2010, 11,37% des dettes de ces gouvernements locaux devaient être remboursées en 2013, soit un montant total de 1 200 milliards de yuans.
Le rapport de l'audit de cette année fait remarquer que certains gouvernements régionaux ont constaté une croissance très rapide de leur dette. Certaines capitales provinciales éprouvent déjà un risque de dette évident. Dû à leur incapacité de rembourser les dettes, elles ne peuvent qu'effectuer de nouveaux emprunts pour rembourser les anciens.
La société Great Wall Securities estime que les gouvernements locaux ont renforcé la gestion de la dette et ont obtenu un certain succès. Mais certains gouvernements dépendent davantage sur la vente de terres pour rembourser leur dette. Etant donné que les revenus de la vente de terres sont en baisse, la pression de dette s'aggrave. D'ailleurs, la dette croissante liée à la construction d'autoroutes, de routes secondaires et l'annulation du péage a exercé une pression accrue sur certaines collectivités locales.
Selon le rapport, les ratios d'endettement à rembourser de 10 gouvernements locaux dépassent 100%. Si on compte les dettes garanties par le gouvernement, 16 collectivités locales constatent un ratio dépassant 100%.
Le ratio d'endettement compare les dettes au total des actifs que possède un gouvernement. Parmi les 36 gouvernements soumis à l'audit, plus les dettes garanties par les gouvernements, le ratio d'endettement le plus élevé atteint 219,57%.
Le ratio des dettes à couvrir n'est pas non plus optimiste. 13 capitales provinciales ont constaté un taux de dettes à couvrir dépassant 20%, dont le plus élevé atteint 60,15%. Avec les dettes garanties par le gouvernement, le plus élevé est de 67,69%.
A cause du manque de capacité à couvrir la dette, certaines capitales provinciales sont obligées d'effectuer de nouveaux emprunts pour rembourser les anciens. 20% de dettes ont été remboursées de cette façon dans cinq villes, dont une ville a effectué le taux le plus élevé de 38,01%. 14 capitales provinciales ont eu des dettes à rembourser totalisant chacune 18,17 milliards de yuans.
En fait, la pression liée à la dette publique a été signalée dans les rapports du budget de gouvernements locaux au début de cette année.
Le projet du budget de la province du Hunan fait remarquer que « la pression de rembourser la dette est importante, qu'il y des dangers latents dans les investissements et les financements des plate-formes de certains gouvernements locaux, et qu'il ne faut pas ignorer les risques potentiels fiscaux. » Le rapport du budget de la province du Zhejiang indique que « les gouvernements locaux sont entrés dans une période de pointe pour rembourser leurs dettes, et que certaines municipalités ont éprouvé une pression de planification des fonds. » Selon un rapport de la province du Jilin, « les titres émis par le ministère des Finances pour certaines collectivités locales et des dettes publiques locales sont progressivement dans une période de pointe de remboursement. »...
Le rapport de l'audit clarifie le fait que certains gouvernements locaux dépendent davantage de la vente de terres pour couvrir leurs dettes. Mais la pression s'aggrave, vu que les revenus obtenus par ce moyen sont en baisse. Le montant des dettes et intérêts à payer par certains gouvernements locaux dépasse déjà leurs revenus par la vente de terres.
L'analyse de la structure des dettes montre que les plates-formes des gouvernements locaux sont encore l'acteur principal du financement par l'emprunt pour ceux-ci, ramenant 45,67% de leurs dettes. Mais ces plates-formes fonctionnent mal et n'ont pas une bonne capacité de remboursement de dettes.
Selon Xia Bin, conseiller au Conseil des affaires de l'Etat, l'économie chinoise fait face à trois risques : celui de la plate-forme du gouvernement local, celui de la bulle immobilière et celui du système financier. D'après lui, ces trois risques se tiennent. L'apparition de chaque risque conduira à celle des deux autres.
La totalité des dettes fait peser une pression importante sur les gouvernements locaux, qui sont censés dépendre moins de la vente de terres dans le contexte actuel.
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