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| Un mannequin montre la tablette Ascend de Huawei Technologies Co Ltd lors d'une exposition d'électronique grand public à Chiba, au Japon. L'entreprise a commencé à explorer les marchés étrangers il y a une dizaine d'années et compte aujourd'hui au niveau mondial un personnel dédié à la recherche et au développement de 70 000 personnes. |
Selon les analystes, les États-Unis resteront un objectif de croissance ultime pour Huawei.
Huawei Technologies Co Ltd, le plus grand fabricant chinois d'équipements de réseau de téléphonie, a laissé entendre qu'il va abandonner le marché des équipements pour opérateurs aux États-Unis.
Mais les analystes estiment que la société, basée à Shenzhen, dans le Guangdong, si elle a les yeux tournés vers les marchés européen et chinois pour la croissance de ses bénéfices, les États-Unis restent importants pour Huawei sur le long terme.
« Compte tenu de l'environnement de marché des équipements pour opérateurs aux États-Unis, Huawei donne la priorité à ses activités opérateurs sur des marchés ouverts à la concurrence, à l'innovation et à l'investissement », a déclaré le porte-parole de Huawei, William Plummer.
« Nous restons engagés envers nos clients, nos employés, nos investissements et nos activités, et aux plus de 1 milliard de Dollars de ventes aux Etats-Unis. Nous sommes prêts à nous livrer à une concurrence accrue et à proposer des solutions innovantes comme les clients le souhaitent et comme le permettent les autorités ».
La déclaration de M. Plummer est arrivée après que le PDG de Huawei Ren Zhengfei a déclaré aux médias français que l'entreprise se retirait des États-Unis car être pris au milieu d'une escarmouche commerciale Chine-États-Unis le met mal à l'aise.
« C'est une bonne stratégie de mettre les États-Unis de côté pour une exploration ultérieure », a déclaré M. Ren, ajoutant que la société se concentrera sur le marché de la téléphonie mobile du pays.
« Huawei ne renoncera pas au marché américain malgré le commentaire inhabituel du grand patron », a déclaré Bryan Wang, Directeur de l'unité Chine de Forrester Research Inc.
« L'entreprise va se précipiter pour servir le moindre opérateur de télécoms américain dès qu'elle aura une offre », a déclaré M. Wang. « L'impression est que Huawei se retire, mais en fait elle est en train de réfléchir à une forte contre-attaque aux Etats-Unis ».
M. Wang a suggéré que la compagnie renforce ses activités professionnelles afin de répartir les risques. Les affaires avec les opérateurs télécoms américains représentaient de 70 à 80% des ventes annuelles de Huawei, selon M. Wang.
Mais certains responsables du gouvernement américain se sont dits inquiets ; ils estiment que laisser des entreprises chinoises, comme Huawei et ZTE Corp, fournir des produits d'infrastructure aux opérateurs locaux poserait des risques de sécurité.
Huawei et ZTE, les deux sociétés privées, ont dit à plusieurs reprises que leurs services ne présentent pas de problèmes de sécurité de l'information.
Le 27 novembre, deux sénateurs américains ont pressé l'administration Obama d'évaluer les risques relatifs aux renseignements pesant sur les États-Unis après que Huawei ait été choisi comme sous-traitant pour le réseau de télécommunications de la Corée du Sud.
Dianne Feinstein, représentante Démocrate de Californie et Présidente du Comité sur le renseignement, et Robert Menendez, représentant Démocrate du New Jersey, qui dirige la commission des relations étrangères, ont envoyé la semaine dernière une lettre au Secrétaire à la Défense Chuck Hagel, au Secrétaire d'État John Kerry et à James Clapper, le Directeur des renseignements nationaux.
Les législateurs ont exprimé des inquiétudes que la participation de Huawei crée des risques pour l'alliance américano-coréenne, y compris pour les troupes américaines basées sur la péninsule.
« Le maintien de l'intégrité de l'infrastructure des télécommunications est essentiel à l'efficacité opérationnelle de cette importante alliance de sécurité », ont écrit les deux sénateurs. « Les rapports signalant que Huawei a été sélectionné pour développer et / ou fournir la République de Corée des équipements de télécommunications de pointe LTE soulève des questions graves et des problèmes de sécurité potentiels ».
Cet appel n'est que la dernière tentative destinée à évincer Huawei de l'industrie des télécommunications des Etats-Unis.
Mais Huawei a dit que la mise en cause par les États-Unis de son contrat de fourniture d'équipements à large bande pour le projet sud-coréen n'est pas fondée.
« Notre matériel a fait ses preuves et est reconnu dans le monde entier, il connecte près d'un tiers de la population mondiale », a déclaré Scott Sykes, un porte-parole de Huawei, dans un e-mail diffusé mercredi. « Les motivations de ceux qui pourraient sans fondement prétendre le contraire nous laissent perplexes ».
En 2012, la commission du renseignement de la Chambre américaine a exhorté les sociétés de télécommunications locales à ne pas traiter avec Huawei et ZTE en raison des menaces potentielles sur la sécurité.
Les deux sociétés ont nié ces accusations.
Huawei est devenue plus active en Europe et en Chine depuis que le problème de « risque en matière de renseignement » a été connu, a dit M. Wang de Forrester.
La société a fortement investi au Royaume-Uni et certains pays d'Europe de l'Est.
Huawei a commencé à explorer les marchés étrangers il y a environ une dizaine d'années. Au plan mondial, l'entreprise dispose d'un personnel dédié à la recherche et au développement de 70 000 personnes.
La société trouve également plus d'opportunités en Chine. Avec l'émission par le pays de licences 4G aux opérateurs chinois, Huawei, un fournisseur majeur d'infrastructures, devrait décrocher des contrats dans tout le pays. Il convoite également, pour sa croissance, le marché de l'électronique grand public.
Selon les données du cabinet d'études Strategy Analytics, Huawei est devenu le troisième plus grand fournisseur de smartphones du monde à la date du troisième trimestre.
Ses expéditions mondiales ont progressé de 67% par an à 12,7 millions d'unités au cours du trimestre qui a pris fin en septembre.
En novembre, Huawei a déclaré que d'ici 2018, elle est prête à dépenser au moins 600 millions de Dollars pour la recherche et le développement dans la technologie mobile de cinquième génération.
La société espère que cette décision lui donnera un avantage dans toute future concurrence sur la 5G. Les Etats-Unis devraient être l'un des premiers marchés à déployer ce nouveau réseau.
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