Les récentes mesures de réforme annoncées par le gouvernement chinois sont encourageantes, et la Réserve fédérale américaine doit sortir de l'actuel programme d'achat d'actifs en douceur et de manière graduelle afin de laisser le temps aux pays en voie de développement de s'ajuster : voilà ce qu'a déclaré jeudi le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
Celui-ci s'est dit très encouragé par le rythme de croissance économique plus élevé que prévu en Chine au troisième trimestre, et a ajouté : "nous sommes extrêmement encouragés" par les récentes initiatives en matière de réformes de la part du gouvernement chinois, devant un petit groupe de journalistes en marge d'un événement organisé par l'Economic Club à Washington.
Le taux de croissance économique en Chine a rebondi à 7,8% au troisième trimestre de cette année, au-dessus des 7,5% du deuxième trimestre, ont révélé les données gouvernementales.
Le gouvernement chinois est "extrêmement sérieux" au sujet de l'ordre du jour des réformes et a décidé d'inclure "l'engagement à laisser les forces du marché déterminer les ressources de distribution, l'ouverture de la zone de libre échange de Shanghai" et la réforme du système du hukou (domiciliation du foyer), a noté Kim.
"Tout ce que je vois provenant du gouvernement chinois en matière d'engagements dans les réformes est très encourageant, et le fait que les chiffres de la croissance soient également à la hausse l'est encore plus," a-t-il répondu après avoir été interpelé par Xinhua.
Il y a encore "beaucoup de risques de rechute" pour l'économie mondiale, et le monde entier attend de voir ce qui se passera quand les Etats-Unis résoudront la situation du budget et espère que cela évoluera de manière positive, a poursuivi le président de la Banque mondiale.
Un groupe bipartisan de 29 membres du Congrès discute en ce moment d'un plan de budget pour le gouvernement fédéral ainsi que des réductions de dépenses en cours. Les négociations ont commencé suite à la fermeture partielle du gouvernement le 1er octobre pendant 16 jours, et le groupe de travail s'est fixé la date du 13 décembre comme échéance avant de présenter son plan.
La croissance et les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis sont très encourageants, a expliqué Kim, ajoutant que "pour peu que le Congrès résolve cette question du budget, nous pensons que les perspectives de croissance pour les Etats-Unis sont relativement bonnes."
Le président actuel de la Fed Ben Bernanke et celle qui lui succèdera en janvier, Janet Yellen, sont pleinement conscients de l'impact de l'économie américaine et de ses politiques monétaires sur les autres pays et y compris des coûts de l'emprunt pour ceux-ci, a rappelé Kim.
"S'il y a une réduction dans la politique monétaire peu conventionnelle du moment, cela signifiera qu'il y a croissance aux Etats-Unis, et la croissance aux Etats-Unis est positive pour l'économie mondiale," a-t-il commenté.
Si la réduction est "communiquée de manière efficace" et progressive, alors l'impact lié à la croissance de l'économie américaine aidera à contrebalancer l'impact de taux d'intérêts en augmentation, a précisé Kim, ajoutant que ce que tout le monde espère est "une sortie de l'assouplissement quantitatif qui se fasse en douceur et sur une durée qui permette aux pays en voie de développement de s'ajuster."
Depuis le déclenchement de la crise financière, la Fed a maintenu ses taux d'intérêts à court terme à un niveau historiquement bas et a mené à bien deux cycles de programmes d'assouplissement quantitatif. Elle rachète à l'heure actuelle de la dette publique à plus long terme ainsi que des titres adossés à des crédits hypothécaires, et ceci au rythme de 85 milliards de dollars par mois, dans ce qui est considéré comme le troisième assouplissement quantitatif (QE3, Quantitative easing 3). Les représentants de la Fed doivent discuter la semaine prochaine du moment pour rétrograder, ou procéder à une réduction, dans le QE3.