Avec l'appui de plusieurs fonds d'investissement, Carrefour a annoncé lundi son intention de racheter à la foncière Klépierre plus d'une centaine de galeries marchandes jouxtant ses hypermarchés, reprenant ainsi la main sur des sites qu'il avait cédés au début des années 2000. Klépierre a annoncé le projet de cession de 172 centres (57 en France, 63 en Espagne et 7 en Italie) pour la somme de 2 milliards d'Euros, et de son côté Carrefour apportera 45 sites français valant 700 millions d'Euros. Tous seront regroupés au sein d'une société dédiée.
La plupart de ces centres avaient par Carrefour à Klépierre entre 2000 et 2002 afin de désendetter le distributeur après sa fusion avec Promodès. Carrefour a désormais décidé de faire machine arrière et de les reprendre dans son giron. Le financement de l'opération sera assuré pour 1,8 milliard d'Euros par des fonds propres, dont 42% détenus par Carrefour et le complément par huit investisseurs institutionnels, et à hauteur de 900 millions d'Euros par dette. L'apport en cash de Carrefour sera de 100 millions d'Euros. Carrefour sera donc minoritaire au sein de la nouvelle société.
Selon les analystes de la banque Barclays, « L'impact financier pour Carrefour sera relativement limité ». « Nous pensons que le contrôle de ces avoirs immobiliers servira à l'amélioration de la performance de Carrefour en Europe », ont-ils ajouté. Pour Klépierre, l'opération permettra avant tout de réduire son endettement et d'allouer davantage de capitaux à ses projets en Europe du Nord.
L'opération, pour laquelle Carrefour et Klépierre ont signé un protocole d'intention, reste toutefois subordonnée à l'accord final entre les deux groupes et au feu vert des autorités réglementaires compétentes, mais Carrefour espère la boucler « dans le courant du mois de mars ou avril 2014 », après consultation des instances représentatives de son personnel.