Selon les données de « Dealogic », du début de l'année jusqu'à maintenant, l'envergure des achats des sociétés d'entrepreneurs chinois à l'étranger a déjà dépassé 29 milliards de dollars, établissant un nouveau record. Le chiffre d'affaires réalisé en Europe a atteint 8,5 milliards de dollars, le plus élevé depuis 2008.
En 2014, les sociétés chinoises ont réalisé de fréquents achats en Europe. Fin mars, le groupe alimentaire chinois COFCO a signé un contrat avec Nidera pour racheter 51% des actions de ce dernier. Il s'agit de l'achat international le plus important du secteur alimentaire chinois. Plus tard, Dongfeng Motor Corporation a annoncé un contrat d'investissement avec le gouvernement français et PSA. En injectant 800 millions d'euros dans le géant automobile français, Dongfeng Motor Corporation détient désormais 14% des actions et est devenu le plus grand actionnaire du PSA avec le gouvernement français et la famille Peugeot.
Le changement du mode d'achat : l'obtention d'une participation minoritaire n'est pas exclue
Par ailleurs, le mode d'achat des sociétés chinoises en Europe est également en train de changer – certains entrepreneurs chinois n'achètent qu'une petite partie d'actions, ou 50% ou plus d'actions des sociétés étrangères. Pourtant, l'achat de 100% est rare.
« Au cours de ses investissements, la Chine accepte de plus en plus d'être un petit actionnaire, ce qui est très différent de la tendance d'investissement de l'Asie dans l'histoire. Il y a 20-30 ans, lorsque le Japon était un des principaux exportateurs de capitaux du monde, les Japonais préféraient devenir de grands actionnaires et détenir la prédominance dans les sociétés qu'ils achetaient. Cependant, plus tard, ils ont remarqué que la gestion des biens et du personnel était très différente, à cause de divergences géographiques et culturelles. Selon un expert du milieu, la Chine a sans doute tiré des leçons de cela.
Selon Florian Fautz, directeur des affaires d'achat mondiales de HSBC, lors des achats de sociétés en Europe, ce que les entrepreneurs chinois désirent réellement, ce sont l'expérience et la capacité de gestion de leurs cadres. C'est la raison pour laquelle les entreprises chinoisent acceptent l'achat d'une petite partie des actions.
Liao Yijian, vice-président et directeur du marketing des banques et capitaux mondiaux de HSBC en Chine, a analysé cette façon de faire sous l'angle des sociétés européennes. Selon lui, pour une entreprise cotée en bourse, l'achat par une société chinoise lui permettra d'obtenir des liens et caractéristiques chinois. Même si les sociétés chinoises ne détiennent qu'une petite partie des actions, ayant un accès au marché chinois, elle aura une valeur largement élevée en bourse.