La Turquie a récemment demandé à l'OTAN de déployer des missiles « Patriot » dans sa bande de territoire jouxtant la frontière avec la Syrie. Le Ministère russe des Affaires étrangères estime que c'est là « un signal inquiétant », et a prévenu que cela risquait de faire augmenter les risques d'un conflit armé. Le Ministre russe des Affaires Etrangères Sergueï Lavrov a personnellement contacté par téléphone le Secrétaire Général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, pour lui faire part de ses inquiétudes à ce sujet. Le Ministère des Affaires Etrangères iranien a également, de son côté, accusé la Turquie de détériorer et de compliquer la situation. L'OTAN semble avoir accepté le déploiement de ce modèle de missiles de défense aérienne et anti-missiles. M. Rasmussen, répondant aux préoccupations de Moscou, a promis de veiller à ce qu’un tel déploiement ne soit que défensif.
Comme nous le savons tous, les missiles « Patriot » sont un système de missiles sol-air intercepteurs à moyenne portée fabriqué par la société américaine Raytheon. Ils peuvent non seulement intercepter les missiles ennemis, mais aussi détruire les avions de combat ennemis. Ils ont connu leur baptême du feu sur une petite échelle le 18 janvier 1991 avec un premier succès d'interception et de destruction de missiles Scud lancés vers l'Arabie Saoudite depuis l'Irak, faisant preuve d’excellentes performances.
À l'heure actuelle, la bataille acharnée que se livrent l'opposition syrienne et les forces gouvernementales enflamme jusqu’aux faubourgs de la capitale Damas. Le déploiement de ces armes sensibles juste à ce moment fait que personne ne croit que ce ne soit que dans un but strictement défensif. Selon un spécialiste russe des questions du Moyen-Orient, le déploiement des missiles « Patriot » en Turquie va affecter fondamentalement la situation des combats dans le Nord de la Syrie. Il estime ainsi que l'opposition syrienne va profiter de cette zone terrestre frontalière large de 200 à 250 km placée sous le parapluie des missiles pour tenter de contrôler davantage de territoire syrien. Cela montre avec évidence que l’impartialité des intentions de l'OTAN est sujette à caution. Cela risque aussi inévitablement de provoquer le mécontentement de la Russie et de l'Iran, parce que ces deux pays ont toujours été opposés à l'ingérence de l’Occident dans les affaires intérieures de la Syrie par son soutien à l'opposition syrienne.