Un porte-parole de l'OTAN a démenti mercredi l'existence de tout différend avec l'Union européenne (UE) sur la crise de la Géorgie, et atténué sa rhétorique contre la Russie.
Selon le Financial Times, le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a jugé lundi "inacceptable" l'accord du 8 septembre entre la Russie et l'UE, estimant qu'il permettait une importante présence militaire en Abkhazie et en Ossétie du Sud, deux régions séparatistes de la Géorgie.
Les informations concernant les critiques de M. de Hoop Scheffer sur la position de l'UE étaient incorrectes, a indiqué le porte-parole de l'OTAN, James Appathurai.
"Il n'y a pas d'éclat de lumière entre l'OTAN et l'Union européenne sur cette question", a déclaré le porte-parole devant la presse.
M. De Hoop Scheffer a indiqué que le nouvel arrangement était en contravention directe avec un plan en six points précédemment négocié sous la médiation du président français Nicolas Sarkozy, qui appelle à un retour au statu quo avant au conflit Géorgie-Russie.
L'accord du 8 septembre a été conçu par M. Sarkozy lors de son voyage à Moscou, avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité commune Javier Solana.
"Si les Russes restent en Ossétie du Sud avec tant de forces, je ne considère pas cela comme un retour au statu quo", a affirmé M. de Hoop Scheffer.
"Le choix de maintien des forces russes en Ossétie du Sud et en Abkhazie n'est pas acceptable", a dit le secrétaire général de l'OTAN.
"Il (De Hoop Scheffer) se préoccupent de la mise en oeuvre (du plan en six points), en particulier par la Fédération Russe pour le retour aux lignes avant 6 août", a expliqué le porte-parole de l'OTAN.
Citant M. de Hoop Scheffer, le Financial Times a rapporté que l'OTAN s'en tiendrait à sa décision de suspendre la Commission OTAN-Russie tant que les troupes russes resteraient dans les deux régions séparatistes.
Le porte-parole de l'OTAN, n'est toutefois pas allé aussi loin mercredi.
Sur la queston de savoir si la Russie doit revenir sur sa reconnaissance des deux régions géorgiennes comme pays indépendants avant la normalisation par l'OTAN de ses relations avec Moscou, M. Appathurai a déclaré: "Je ne sais pas quelles conditions seront requises par les alliés pour revenir sur leur décision. Il n'existe pas liste explicite."
"Clairement, le respect et l'appliciation complèts de l'esprit et de la lettre de l'accord en six points et de l'arrangement ultérieur du 8 septembre négocié sous la médiation de M. Sarkozy est une condition préalable au rétablisement des relations normalisées", a ajouté le porte-parole.
Mais il a souligné que les alliés de l'OTAN voulaient une relation normale avec la Russie. "Personne ne bénéficie d'une situation dans laquelle la rhétorique violente inutile crée un climat d'instabilité pour nous tous", a-t-il poursuivi.
L'OTAN a choisi de renforcer les relations avec la Géorgie et gelé les contacts avec la Russie au niveau d'ambassadeur après le conflit Géorgie-Russie.
Une délégation de membres du Conseil de l'Atlantique Nord dirigée par Jaap de Hoop Scheffer, a effectué une visite en Géorgie lundi et Mardi. Moscou a critiqué cette visite et l'a qualifiée comme étant anti-russe.
Le 7 août, la Géorgie avait lancé une opération militaire contre l'Ossétie du Sud qui a joui de l'indépendance de facto depuis 1992, dans une tentative de reprendre contrôle de la région. La Russie avait ensuite envoyé des troupes dans la région le lendemain et débattu les forces géorgiennes.
L'Occident accuse la Russie de l'intimidation de son petit voisin. Mais Moscou justifie son action par des opérations militaires visant à protéger les civils et renforcer la paix dans la région. La reconnaissance le 26 août par la Russie de l'indépendance de ces deux régions a rendu l'Occidnet plus furieux.
Source: xinhua