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Français>>InternationalMise à jour 10.02.2012 à 13h42
Pourquoi la France s'en prend-elle à la Syrie ?

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni dernièrement pour voter un projet de résolution au sujet du problème de la Syrie, la Chine et la Russie, qui ont opposé leur veto à ce projet de résolution et leur geste, ont provoqué un esclandre et ç'a été effroyable et terrible pour toutes les deux, car elles ont osé se fourrer dans le guêpier de l'Occident. La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est élevée la première en déclarant que le Conseil de sécurité a fait l'objet d'un « kidnapping », que le veto russo-chinois revient "à endosser la responsabilité des horreurs qui se produisent en Syrie" et que "Sans une action commune, avec la communauté internationale, je crains que la fin de partie ne soit la guerre civile". Elle a été suivie du Ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi di Sant'Agata qui a dit : « Voilà une très mauvaise nouvelle », tandis que leur homologue britannique William Hague a accusé la Russie et la Chine d'avoir "abandonné" le peuple syrien et "encouragé le régime brutal du président (Bachar) al-Assad à commettre davantage de tueries comme cela a été fait à Homs". Toutefois la réaction la plus indécente et la plus hystérique a été venue de la France dont le Président Nicolas Sarkozy s'est permis d'affirmer que "la tragédie syrienne doit cesser" et de "déplorer vivement" le double veto qui équivaut à un encouragement au gouvernement syrien pour qu'il continue à exercer sa répression sur la masse populaire. Il a proposé l'instauration du « Groupe amical avec le peuple syrien » afin de rassembler tous les pays qui n'acceptent pas la situation actuelle en Syrie pour qu'ils puissent agir de concert, dans l'intention de contourner le Conseil de sécurité et de passer à l'action hors du cadre de l'ONU.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la France devait faire des efforts pour préserver et maintenir les principes de la Charte de l'ONU qui insiste sur la non-ingérence dans les affaires d'autres pays, alors qu'en réalité, elle tente par tous les moyens d'obliger le Président syrien en exercice Bachar al-Assad à quitter le pouvoir. Est-il vrai que comme la France l'affirme, elle ne songe qu'à « sa responsabilité de protéger la population civile syrienne » ? Pour élucider cette question là, on n'a qu'à tourner un peu la vue pour se rendre en compte des obstacles et des difficultés qui existent vraiment dans les relations entre la France et la Syrie.

Le plus grand et le plus important problème qui existe entre les deux pays a rapport en fait à un pays voisin de la Syrie, c'est-à-dire le Liban. Au septième siècle de notre ère, la Syrie de même que le Liban ont été soumis à la domination de l'Empire arabe. Par la suite au début du seizième siècle, les deux pays ont été en même temps intégrés dans l'immense territoire de l'Osman Empire. Puis, après la Première Guerre mondiale, ils ont été tous les deux placés sous la domination de la France. Dans les années 40 du siècle dernier, la Syrie d'abord, puis le Liban ensuite ont proclamé leur indépendance, toutefois les deux pays n'ont pas établi des relations diplomatiques, du fait que la première ne reconnaît pas l'indépendance du deuxième, car celle-ci insiste que celui-ci lui appartient et que c'était la France qui avait commis l'erreur de séparer le Liban du territoire syrien. En mai 1976, la Syrie a envoyé au Liban une troupe armée forte de 35.000 hommes, laquelle était considérée comme une « force arabe de dissuasion. En 2005, celle-ci a été obligée de retirer cette troupe du Liban et ce n'est qu'en octobre 2008 que les deux parties ont établi officiellement des relations diplomatiques. Malgré cela, la France et la Syrie n'ont jamais suspendu, l'une comme l'autre, leur lutte et leur dispute en vue d'étendre leur influence sur le Liban.

Il y a deux choses mémorables et inoubliables pour la France. L'une c'était l'assassinat, le 4 septembre 1981, de l'ambassadeur de France au Liban Louis Delamarre. Les autorités françaises ont accusé le gouvernement syrien d'avoir financé les terroristes qui ont commis l'assassinat. La deuxième c'était l'attaque au bombe, survenue le 23 octobre 1983, contre une caserne française à Beyrouth, laquelle a fait 58 morts parmi les soldats français et l'on soupçonnait que la Syrie était derrière cette attaque. Ces attentats commis dans le passé et non éclaircis ont cependant porté atteinte gravement aux relations entre les deux pays et c'est la raison pour laquelle cette fois-ci, certains supposent la France profite de l'occasion pour prendre sa revanche sur la Syrie.

Que ce soit la France ou bien les autres puissances occidentales, bien qu'elles ont chacune des objectifs différents à atteindre, mais elles ont toujours un besoin irrésistibles de s'attaquer ouvertement à la Syrie. Depuis que la France a été la première parmi les pays de l'OTAN à lancer des attaques aériennes contre la Libye et à aider les opposants libyens à renverser le régime du colonel Kadhafi, elle se considère comme une vraie puissance et pense : Je suis assez forte pour abattre le Libyen Kadhafi pourquoi ne puis-je pas détruire le Syrien Bachar.

La famille Bachar Assad, originaire de la ville de Homs, est de confession alaouite, une branche du chiisme, minoritaire en Syrie et justement les chiites sont majoritaires en Iran. C'est pourquoi il est tout à fait naturel que les deux pays ont confiance l'un envers l'autre et se soutiennent mutuellement. Depuis la révolution iranienne lancée en 1979 par l'Ayatollah Khomeiny, la Syrie et l'Iran ont toujours maintenu des relations étroites et resserrées et les deux pays ont établi des rapports tous azimuts dans les domaines politique, sécuritaire, économique et culturel, et tout particulièrement dans le domaine sécuritaire, les deux parties ont parvenu à une certaine entente tacite, maintiennent une importante voie de concertation et de consultation, s'entraident et se soutiennent réciproquement dans les importantes affaires régionales et leurs relations revêtent un caractère d'alliance militaire. Du fait que l'Occident éprouve toujours de la méfiance à l'égard de l'Iran et craint surtout que possédant l'arme nucléaire, il constitue une grave et sérieuse menace pour sa sécurité, c'est pourquoi il pense à infliger un châtiment exemplaire à la Syrie pour pouvoir tout d'abord faire échouer et s'écrouler la quasi-alliance Syro iranienne, ce qui rendre beaucoup plus facile la punition contre l'Iran esseulé.

Cependant, que ce soit pour la France ou bien pour les autres grandes puissances occidentales, il ne faut pas qu'elles comptent trop tôt sur leurs petits calculs et prendre leurs désirs pour des réalités. Pour n'importe quel pays, sa souveraineté et sa dignité lui sont sacrées et inviolables. L'ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie sous le prétexte de l'« intervention humanitaire » est contraire complètement aux normes élémentaires régissant les relations internationales. Le veto sino-russe se signifie absolument pas le soutien à l'une ou à l'autre partie de la Syrie, car il a pour seul but de préserver et de protéger les droits et les intérêts fondamentaux du peuple syrien, afin que ce dernier ne subisse pas les horreurs de la violence et de la guerre et que la stabilité soit rétablie dans toute la région du Moyen-Orient.

Roland Hureaux, homme politique et essayiste français, a écrit dernièrement un article paru dans le « Figaro » du 15 décembre 2011. Cet article intitulé « La Libye, oui, la Syrie, non » indique : « La situation de la Syrie n'est nullement comparable à celle de la Libye. La Libye était dans notre voisinage proche, peu peuplée, géographiquement isolée et à l'écart des grandes zones de conflit. On était sûr qu'une opération limitée n'y risquait pas de dégénérer. La Syrie trois fois plus peuplée, se trouve au contraire au cœur d'une véritable poudrière : problème israélo-palestinien, problème kurde, chypriote, instabilité irakienne, divisions libanaises, problèmes du Caucase, menace iranienne s'y conjuguent pour en faire la zone la plus dangereuse de la planète. ». C'est pourquoi que ce soit la France ou bien les Etats-Unis, ils doivent sans exception prendre toutes leur précaution pour ne pas agir à la légère et surtout ne pas allumer cette poudrière dont l'explosion pourrait sans aucun doute provoquer des conséquences extrêmement graves que les personnalités averties, sages, lucides et clairvoyantes préfèrent éviter et écarter.


(Ren Yaqiu)

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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