L'avenir de la coopération entre Moscou et l'Union européenne dépendra de l'attitude de l'UE sur un certain nombre de questions essentielles, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
S'exprimant lors d'une réunion de l'Association des entreprises européennes, M. Lavrov a déclaré que l'UE limitait sa coopération bilatérale sur un certain nombre de questions épineuses, telles que celles des visas, des échanges commerciaux et de l'énergie.
La Russie considère le nouvel accord de base entre Moscou et l' UE comme un document cadre couvrant toutes les sphères d' interactions entre les deux partenaires, a déclaré M. Lavrov, ajoutant que les changements inévitables des réalités politiques ne pouvaient pas être fixés par écrit dans un tel accord.
Selon le texte complet du discours publié sur le site du ministère des Affaires étrangères, M. Lavrov a évoqué les questions économiques comme le principal obstacle à une coopération fructueuse entre les deux parties.
"Nos partenaires veulent recevoir de la Russie bien plus que ce que nous avons accepté dans le cadre de notre adhésion à l'OMC. Nous n'acceptons pas cela", a dit M. Lavrov, ajoutant qu'il n'y avait aucune hâte à créer une zone de libre-échange entre la Russie et l'UE comme le demande le bloc européen.
M. Lavrov a par ailleurs réfuté les tentatives de faire appliquer les loi UE hors de son territoire.
"Ces instruments ne peuvent pas avoir de caractère extraterritorial, et doivent s'en tenir strictement aux lois internationales", a-t-il dit.
M. Lavrov a évoqué l'enquête anti-trust lancée à l'égard du géant du gaz russe Gazprom, l'inclusion unilatérale de l'aviation civile dans le système de commerce des émissions de gaz carbonique et le "troisième paquet énergétique" comme des mesures controversées entreprises par l'Union europénne.
M. Lavrov a également accusé l'UE de "principe de solidarité perverti", en matière de levée des restrictions de visa pour les voyageurs russes.