Le président israélien Shimon Peres devrait refuser une demande de clémence déposée lundi par son prédécesseur, Moshe Katzav, un délinquant sexuel reconnu coupable, a rapporté mardi les médias locaux, citant des sources proches du président.
Dans une décision historique rendu public en mars 2011, un tribunal de Tel-Aviv a condamné Moshe Katsav à sept ans de prison et deux ans de probation pour deux chefs d'accusation de viol et de plusieurs chefs d'accusation de harcèlement sexuel des femmes qui étaient ses subordonnées au cours de ses mandats comme ministre du Tourisme dans les années 90 et plus tard comme président israélien.
L'ancien président a commencé à purger sa peine en décembre 2011. En outre, il a été ordonné à verser une indemnité de près de 35.000 dollars américains à deux des trois victimes.
L'épouse de M. Katzav, Gila, a déposé lundi une demande de clémence en sa faveur, dans lequel elle a raconté la souffrance que M. Katzav et sa famille ont subi depuis longtemps.
"Mes enfants, mes petits-enfants, ma belle-mère âgée et ses frères et sœurs connaissent des souffrances insupportables et humiliantes", selon une copie de la lettre publiée lundi dans le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
"La condamnation publique et la campagne de sabotage médiatique qui ont précédé sa condamnation étaient notre lot au quotidien depuis plus de six ans et cela est une punition terrible pour lui et toute sa famille", a poursuivi la lettre.
"Nous craignons pour sa sécurité", a dit Gila Katsav dans sa lettre à M. Peres.
Mardi, les médias locaux ont révélé que les détenus de la prison de Ma'asiyahu étaient en train d'harceler l'ancien président : le maudissant, mouillant son matelas, et volant sa nourriture.
Lors qu'il était président, M. Katzav avait refusé la clémence à dix détenus qui le tourmentent actuellement, selon Yedioth Ahronoth. L'un d'eux s'appelle Ami Poper, un meurtrier qui purge une peine de prison de 40 ans, qui a été transféré à une autre prison mardi pour avoir mené l'assaut sur M. Katzav.
Des proches collaborateurs du président Peres ont évalué "zéro" les chances qu'il pardonnerait M. Katzav, citant le président comme étant "archi- intolérant" envers les délinquants sexuels, les trafiquants de drogue et les pédophiles.
Les experts juridiques ont noté que la grâce présidentielle n'est possible que pour les détenus qui ont avoué leurs crimes et exprimé des remords, dont aucun n'est vrai dans le cas de M. Katzav. L'ancien président a affirmé à maintes reprises qu'il est victime d'une campagne médiatique hostile.