L'Attorney General (ministre de la Justice) des États-Unis, Eric Holder, a pris ses distances mardi par rapport à une décision du département de la Justice de saisir en secret deux mois d'enregistrements téléphoniques de journalistes et rédacteurs d'Associated Press.
M. Holder a déclaré lors d'une conférence de presse n'avoir joué aucun rôle direct dans la décision de son département de saisir secrètement et de consulter les enregistrements téléphoniques d'AP dans le cadre d'une enquête sur ce qu'il a qualifié de l'une des fuites les plus graves pour la sécurité nationale.
M. Holder a dit s'être retiré de l'enquête sur ces fuites pour éviter la survenue potentielle de conflits d'intérêt, car il a fréquemment témoigné devant le congrès et eu des contacts avec les médias sur cette question.
M. Holder a dit ne pas connaître tous les faits concernant cette enquête justement parce qu'il s'en est retiré. « Je ne connais pas tous les tenants qui ont abouti à l'adoption de cette décision », a-t-il dit.
L'injonction autorisant la saisie des enregistrements téléphoniques d'AP a été signée par le vice-procureur général James Cole.
Toutefois, M. Holder s'est dit convaincu que cette injonction avait été menée en conformité avec les réglementations du département de la Justice. Il a également souligné que la fuite qui a conduit à cette enquête et à cette mesure était « une fuite très grave ».
« C'était une fuite très grave », a déclaré M. Holder. « Elle mettait en danger la population américaine, et ce n'est pas une exagération ».
La Maison Blanche a également marqué ses distances par rapport à cette enquête sur ces fuites potentielles et à la saisie des enregistrements téléphoniques d'AP, qui sont actuellement examinés soigneusement.