Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a refusé lundi de démissionner suite aux pressions croissantes générées suite aux allégations de financement illégal du parti au pouvoir.
Interrogé par les journalistes, M. Rajoy a fait voeu de "remplir son mandat" malgré l'incarcération de l'ex-trésorier du parti Luis Barcenas, jadis un conseiller de confiance de M. Rajoy, qui a apporté des témoignages supplémentaires sur les accusations de corruption, de blanchiment d'argent et de fraude fiscale.
Le chef de gouvernement, âgé de 58 ans, a démenti toute malversation et évite tout commentaire sur ce sujet ces derniers jours.
Selon les reportages, Luis Barcenas pourrait remettre à la justice des documents concernant une caisse noire tenue par le parti depuis de nombreuses années.
M. Rajoy a déclaré lundi que son gouvernement assurerait la stabilité politique, soutenant que les réformes pour résoudre la crise étaient plus importantes que le scandale de corruption touchant son gouvernement.
M. Rajoy a tenu ces propos lors d'une conférence de presse au Palais de Moncloa avec son homologue polonais Donald Tusk, suite à une rencontre des deux gouvernements pour discuter de questions européennes, internationales et industrielles.
La conférence de presse de ce lundi était très attendue après la publication dimanche par le journal espagnol El Mundo de plusieurs messages montrant le soutien de M. Rajoy à l'ex- trésorier du Partido Popular (PP) Luis Barcenas, aujourd'hui incarcéré et inculpé pour fraude.
Le principal parti d'opposition, le PSOE, a appelé à la démission de M. Rajoy dimanche, après avoir appris l'existence de ces messages.
Interrogé sur cette question, M. Rajoy a déclaré que "je défendrai la stabilité politique et j'irai au bout de mon mandat, et si d'autres veulent jouer à un autre jeu pour une raison ou une autre, c'est leur responsabilité exclusive".
M. Rajoy a réaffirmé que le plus important était la stabilité politique et les réformes que le pays doit mener. "Je ne permettrai pas que la stabilité politique de l'Espagne soit touchée", a-t-il déclaré.
M. Rajoy a souligné que "l'état de droit ne peut être soumis au chantage", tout en affirmant que la justice espagnole pourrait faire son travail de manière indépendante sans pressions du gouvernement.
Les institutions responsables de l'enquête (police, services fiscaux et autorités judiciaires) n'ont pas été modifiées, ce qui prouve que la justice espagnole fonctionne sans subir de pressions, a déclaré M. Rajoy.
Par ailleurs, M. Barcenas a témoigné lundi pendant près de cinq heures. Les médias locaux ont rapporté qu'il avait livré plusieurs documents au juge, et déclaré avoir fourni des paiements illégaux à M. Rajoy et à la secrétaire-générale du PP Maria Dolores de Cospedal en 2008, 2009 et 2010.