De nouvelles activités illégales de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) ont été divulguées après la première vague de révélations en juin dernier de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden.
Les nouvelles fuites font figurer les présidents du Mexique et du Brésil parmi les victimes, le ministère des Affaires étrangères et d'autres diplomates français, ainsi que le siège des Nations Unies à New York.
Les courriels du président mexicain Enrique Pena Nieto étaient lus par la NSA, d'après un document datant de juin 2012 rendu public par le journaliste du Guardian Glenn Greenwald, qui a obtenu des documents secrets d'Edward Snowden.
Quant à la présidente du Brésil Dilma Roussef, les communications entre ses assistants et leurs contacts avec des tierces parties ont également été épluchés par la NSA, a révélé Glenn Greenwald dans l'émission d'information "Fantastico" diffusée sur la chaîne Globo TV.
Le quotidien brésilien O Globo avait rapporté le mois dernier que le Brésil était la cible principale des programmes de surveillance de la NSA en Amérique latine.
Même si le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait défendu le programme de la NSA parce qu'il aurait permis de faire échouer des attaques terroristes, le Brésil n'a pas été satisfait par ces justifications et s'est déclaré prêt à porter l'affaire devant les organisations internationales, probablement les Nations Unies.
Le reportage indique que la NSA a recueilli les données par le biais d'une association non définie entre les compagnies de télécoms du Brésil et des Etats-Unis.
Le magazine allemand Der Spiegel a rapporté dimanche que la NSA avait également espionné le ministère des Affaires étrangères et des diplomates français, ainsi que le chaîne de télévision Al-Jazira, basée au Qatar.
Selon le magazine, la NSA avait placé sous surveillance un ordinateur du ministère en accédant à un réseau virtuel privé (VPN).
La NSA était "intéressée par les objectifs de la politique étrangère (française, ndlr), surtout dans le domaine des ventes d'armes et de la stabilité économique", lit-on dans Der Spiegel.
Al-Jazira faisait également partie des cibles de la NSA car la chaîne panarabe diffuse depuis plusieurs années des messages audio et vidéo émanant des dirigeants d'al-Qaïda, d'après un document de la NSA datant de mars 2006 auquel les journalistes de Der Spiegel ont eu accès.
Fin août, le magazine allemand avait révélé que la NSA espionnait le siège des Nations Unies à New York.
En été 2012, la NSA est parvenu à s'infiltrer dans le dispositif de vidéo-conférences de l'organisation internationale et de craquer son système de cryptage de données, d'après Der Spiegel.
Par ailleurs, l'Union européenne et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) faisaient également partie des institutions visées par le programme de surveillance américain, selon le magazine.
Les deux vagues de fuites sont pour le moins embarrassantes pour les Etats-Unis, puisqu'elles révèlent l'étendue spectaculaire de leur dispositif de surveillance et les multiples violations des droits des autres nations et de leurs citoyens.
Ce programme de surveillance des renseignements, connu sous le nom de code PRISM, aurait procuré à la NSA et au FBI un accès aux données de neuf des premières compagnies internet dans le monde, notamment Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo et Skype.