Le comité d'enquête russe a déclaré mercredi que les autorités auraient trouvé de la drogue à bord de l'Arctic Sunrise, le bateau de Greenpeace dont l'équipage est en détention pour avoir attaqué une plateforme pétrolière dans la zone économique exclusive du pays le mois dernier.
"Des substances médicamenteuses (probablement du pavot et de la morphine) ont été saisies lors de la perquisition du navire. L'origine de ces substances et leur finalité sont en cours d'élucidation", a déclaré aux journalistes le porte-parole du comité, Vladimir Markin.
Les enquêteurs ont également constaté qu'"une partie du matériel saisi a un double usage et aurait pu être utilisée à d'autres fins que dans un but écologique", a déclaré M. Markin.
Le matériel sera prochainement vérifié lors d'une expertise juridique spécifique, a-t-il ajouté.
Le fonctionnaire a également déclaré que les accusations portées contre les 30 militants arrêtés mi-septembre devraient être modifiées.
"Il est évident pour les enquêteurs que plusieurs suspects vont être inculpés d'autres crimes graves", a-t-il fait savoir, cité par l'agence de presse Interfax.
Les derniers éléments pourraient signifier que les autorités ne pensent pas détenir assez de preuves de la culpabilité des militants et que les enquêteurs tentent d'en fabriquer, a déclaré à Xinhua Greenpeace Russie.
"Nous ne sommes pas adeptes de la théorie du complot, mais il faut bien comprendre que l'Arctic Sunrise est sans surveillance depuis le 24 septembre", a déclaré à l'agence Xinhua l'avocat de Greenpeace Russie, Mikhail Kreindlin.
"Personne en dehors des garde-côtes russes des services de sécurité ne peut y accéder", a-t-il précisé, ajoutant que l'on peut trouver tout ce que l'on veut sur un navire abandonné.
"Toute la question est de savoir si l'équipage a quelque chose à voir avec ces trouvailles", a-t-il poursuivi.
Le comité a accusé les écologistes de piraterie, arguant qu'ils avaient tenté de monter à bord d'une plate-forme pétrolière pour protester contre l'extraction de pétrole sur la plate-forme Prirazlomnaïa en mer de Barents (nord).
Plus tôt mercredi, le directeur exécutif de Greenpeace International, Kumi Naidoo, a adressé une lettre au président russe Vladimir Poutine via l'ambassade de Russie aux Pays-Bas.
La lettre stipule que "l'Arctique est en train de fondre sous nos yeux, et ces militants courageux tiennent tête à ceux qui souhaitent exploiter cette crise pour effectuer des forages et extraire davantage de pétrole", peut-on lire sur le site Internet de Greenpeace.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, s'est refusé à tout commentaire, indiquant que le Kremlin n'a pas reçu la lettre.