La Mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et des Nations Unies chargée de superviser la destruction des stocks d'armes chimiques en Syrie a visité 18 des sites désignés par Damas, a déclaré mercredi un porte-parole de l'OIAC.
"L'interaction avec l'ONU demeure excellente et la coopération des autorités syriennes est complète", s'est félicitée le porte-parole de cette organisation, Michael Luhan, qui a précisé, en conférence de presse à La Haye, que les inspecteurs déployés sur le terrain avaient visité 18 des 23 sites déclarés par la Syrie, où l'équipe supervise leur " destruction fonctionnelle".
Plus précisément, l'équipe conjointe encadre la destruction de "ce que nous appelons le matériel critique". Ces équipements essentiels seront détruits, rendant inutilisables les installations de production.
M. Luhan a indiqué que les méthodes employées font appel à "une technologie limitée, rapide et peu onéreuse", comme le fait de remplir de béton puis de briser les unités de production, parfois en utilisant des véhicules lourds.
Alors que les activités menées actuellement couvrent presque tous les sites pertinents en Syrie,
"cela signifie que (la Syrie) n'aura plus la capacité de produire des armes chimiques et ne possèdera plus les moyens de mélanger ni d'insérer des composants chimiques dans des munitions".
L'OIAC s'attend à remplir à remplir cet objectif d'ici à la date-butoir du 1er novembre, a ajouté son porte-parole.
Le Conseil de sécurité a officiellement approuvé le 11 octobre 2013 la première mission conjointe ONU-OIAC, cette dernière recevant le jour même le Prix Nobel de la Paix.
Plus tôt ce mois-ci, le Conseil avait approuvé le plan du Secrétaire général de déployer jusqu'à 100 experts des Nations Unies et de l'OIAC pour mettre en œuvre, en trois phases, sa résolution sur l'élimination des armes chimiques de la Syrie et de ses manufactures, qui devrait être achevée d'ici 30 juin 2014.
Le Conseil avait adopté cette résolution après que l'accord de la Syrie d'adhérer à la Convention sur les armes chimiques et au lendemain de l'attaque commise en août qui a fait des centaines de victimes en banlieue de Damas, dans un conflit qui a déjà tué plus de 100.000 personnes et déplacé environ 6,5 millions d'autres depuis mars 2011.