WikiLeaks a publié le projet de texte d'un chapitre de l'Accord de Partenariat Trans-Pacifique (TPP), un traité de libre-échange multilatéral actuellement négocié en secret par 12 nations du Pacifique. L'accord complet couvre un certain nombre de domaines, mais le chapitre publié par WikiLeaks met l'accent sur les droits de propriété intellectuelle, un domaine du droit qui a des effets dans des domaines aussi variés que les produits pharmaceutiques et les libertés civiles.
Les négociations pour le TPP ont inclus des représentants des États-Unis, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle -Zélande, du Japon, du Mexique, de la Malaisie, du Chili, de Singapour, du Pérou, du Vietnam et de Brunei, mais elles ont été menées à huis clos. Même les membres du Congrès américain n'ont été autorisés à voir les parties sélectionnées des documents que sous surveillance.
WikiLeaks affirme que le texte montre que l'Amérique tente d'appliquer sa vision très restrictive de la propriété intellectuelle sur le monde - et sur elle-même. « L'administration américaine s'acharne à faire passer à la sauvette le TPP dans le processus législatif américain », déclare Julian Assange, le fondateur et rédacteur en chef de WikiLeaks, qui vit à l'ambassade équatorienne à Londres suite à un conflit en matière d'extradition avec la Suède, où il fait face à des allégations de viol.
«S'il est institué », continue Assange, « le régime de propriété intellectuelle du PPT pourrait empiéter sur les droits individuels et la libre expression, ainsi que fouler aux pieds le patrimoine intellectuel et créatif. Si vous lisez, écrivez, publiez, pensez, écoutez, dansez, chantez ou inventez, si vous produisez ou consommez de la nourriture, si vous êtes malade maintenant ou peut- être un jour malade, le TPP vous tient dans son viseur ».
Evan Greer, directeur de campagne du groupe « Lutte pour l'avenir », a déclaré : « Les documents révélés par WikiLeaks montrent clairement pourquoi le gouvernement américain a travaillé si dur pour garder les négociations sur le TPP secrètes. Tout en prétendant être le champion d'un Internet ouvert, l'administration Obama encourage tranquillement des politiques des droits d'auteur extrêmes qui bénéficient à Hollywood et à des entreprises pharmaceutiques géantes au détriment de nos droits les plus fondamentaux à la liberté d' expression en ligne ».