Le Sénat italien a voté mercredi pour déchoir l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi de son siège au parlement, après que la plus haute juridiction italienne eut rendu définitive sa condamnation pour fraude fiscale au mois d'août.
Le parti de centre-gauche du Premier ministre Enrico Letta, le Parti démocrate (PD), ainsi que le parti Gauche, écologie et liberté (SEL) et le Mouvement cinq étoiles (M5S) anti-establishment ont voté en faveur de cette exclusion.
Le parti de centre-droit de Berlusconi, Forza Italia (FI), le nouveau mouvement politique que le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur Angelino Alfano a fondé suite à une scission avec Forza Italia ainsi que le parti de droite de la Ligue du Nord ont voté contre.
Le vote relève d'une loi anti corruption de 2012, adoptée avant que la plus haute cour italienne ait confirmé un verdict de quatre ans de prison, ramené à un an du fait d'une amnistie, contre Berlusconi pour fraude fiscale dans l'achat de droits de diffusion de films pour le réseau de télévisions de Berlusconi.
La condamnation constitue le premier jugement définitif contre Berlusconi en deux décennies de batailles juridiques. Selon la loi italienne, il est trop âgé à 77 ans pour être emprisonné et a demandé à effectuer sa peine sous forme de services à la communauté plutôt qu'en étant assigné à résidence.
Berlusconi a également fait appel pour une peine de prison de sept ans pour relation sexuelle avec une prostituée mineure et abus de pouvoir afin de dissimuler l'affaire, ainsi que pour une peine d'un an pour son implication dans la publication d'écoutes obtenues illégalement. Il est également accusé d'avoir corrompu un sénateur.
L'ancien Premier ministre avait expliqué avant le vote que cette exclusion serait un "coup" et a accusé le Parti démocrate de se livrer à un "homicide politique".
Prenant la parole lors d'un rassemblement devant son domicile de Rome à l'approche du début du vote, Berlusconi a réaffirmé qu'il avait toujours été la victime d'un système judiciaire de gauche. Mardi, Forza Italia a confirmé sa rupture avec la coalition gauche-droite au pouvoir, se rangeant dans l'opposition.