La Diète japonaise (Parlement) a promulgué une loi mercredi, ouvrant la voie au gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe pour créer un Conseil de sécurité nationale (CSN) de style américain responsable de la coordination des agences interministérielles et gouvernementales sur les dossiers de politiques étrangères et de défense et de protocoles.
Le projet de loi a été adopté par la Diète mercredi par la majorité, avec le nouveau conseil présidé par M. Abe en personne.
Le siège du CSN à Tokyo sera opérationnel en janvier, ont indiqué des officiels du gouvernement, et des réunions seront organisées deux fois par mois entre le Premier ministre, le secrétaire en chef du cabinet et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ont-ils ajouté.
De plus, d'autres ministres seront appelés si besoin, et des réunions élargies incluront également le chef de la commission nationale sur la sûreté publique et le ministre des Transport, selon les officiels.
Au total, une soixantaine de membres composeront le nouvel organe sécuritaire, avec Shotaro Yachi, conseiller de M. Abe en matière de politique étrangère, probablement au poste de directeur du conseil.
Yoshihide Suga, secrétaire en chef du cabinet, a déclaré lors d' une conférence de presse mercredi que des réunions étaient déjà prévues la semaine prochaine car le conseil souhaite surveiller les initiatives politiques actuelles du gouvernement concernant la diplomatie et la défense le plus tôt possible.
La formation du CSN prétend fournir au Premier ministre les moyens d'accélérer et de renforcer les fonctions de commandement de son bureau en ce qui concerne les dossiers de politiques étrangères et sécuritaires et l'augmentation des capacités sécuritaires régionales du Japon.
Mardi, le bloc de coalition au pouvoir au Japon a poussé en faveur d'un projet de loi controversé sur le secret à la Chambre basse, bien que le Parti démocratique du Japon (PDJ) s'opposait à ce document, estimant qu'il accorderait au gouvernement trop d' autonomie quand il s'agirait de révéler des informations sensibles mais pertinentes à l'opinion publique.
M. Abe pense cependant que l'efficacité opérationnelle du nouveau CSN dépend de la juridiction légale du projet de loi sur la confidentialité et qu'il servira à protéger les Japonais tout en préservant le partage d'informations avec les alliés du Japon, comme les Etats-Unis.
Bien que les députés de l'opposition affirment que les mouvements récents de M. Abe sapent les idéaux démocratiques de la nation et rappellent l'initiative de secret militaire en temps de guerre, ce qui a permis aux forces armées d'agir en toute impunité et au-delà de la portée de l'examen public, le Premier ministre japon ais a déclaré que le changement paradigmatique du Japon sur les questions de défense et de sécurité est une réponse à des incidents liés à la sécurité nationale.
Certains analystes croient que les démarches de M. Abe font partie d'une stratégie de défense plus large qui permettrait au Japon d'augmenter ses dépenses militaires, d'augmenter son matériel de prochaine génération et de réinterpréter sa Constitution pacifiste de manière à permettre aux Forces d'autodéfense (SDF) d'avoir un périmètre plus large pour ses fonctions opérationnelles, y compris ceux qui sont liés aux conflits nationaux et étrangers et urgences.