Les manifestations de samedi soir à Bangkok ont tourné à la violence entre les partisans du gouvernement et ses opposants, faisant au moins deux morts et des dizaines de blessés.
Après la confirmation de la mort d'un étudiant anti-gouvernement, le corps sans vie d'un partisan des "chemises rouges", apparemment un militant de 23 ans, a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche, avec des impacts de balles, a rapporté Bangkok Post.
Pour éviter de nouvelles effusions de sang, les chemises rouges, dont les manifestations de grande ampleur ont provoqué des affrontements avec les manifestants anti-gouvernement, ont déclaré dimanche la fin de la manifestation dans un stade de la capitale thaïlandaise et ont exhorté leurs partisans à rentrer chez eux.
Jatuporn Promphan, l'un des meneurs charismatiques des chemises rouges, a annoncé que quatre partisans du mouvement et un étudiant avaient été tués pendant les affrontements dans la nuit de samedi à dimanche.
Environ 70.000 chemises rouges se sont rendus samedi au stade de Rajamangala pour exprimer leur soutien au gouvernement. Certains ont été confrontés, à leur arrivée au stade, par un groupe de manifestants anti-gouvernement qui comprenait des étudiants de l'université de Ramkhamhaeng située à proximité.
Des coups de feu ont été tirés, et des témoins ont entendu ce qui semblait être une explosion. Un énorme incendie aurait également éclaté dans une rue non loin de là.
La première victime, identifiée par la police comme étant un étudiant de 21 ans de l'université de Ramkhamhaeng, a reçu une balle dans le dos qui lui a transpercé le poumon. Sa mort a été confirmée à l'hôpital.
L'origine des coups de feu n'a pas été déterminée.
Un centre médical à Bangkok a confirmé dimanche matin au journal Thai Rak que 35 personnes avaient été blessées lors des affrontements avant d'être envoyées à l'hôpital.
Un ouvrier cambodgien de 29 ans et deux étudiants font partie des blessés. L'ouvrier, qui ne participait pas aux manifestations, aurait reçu une balle perdue dans le dos.
Le mouvement anti-gouvernement qui perdure en Thaïlande, déclenché par la plus grande manifestation qu'a connue le pays depuis 2010, réclame la fin du "régime Thaksin" qui serait, selon l'opposition, perpétué par la Première ministre Yingluck Shinawatra, la soeur du Premier ministre Thaksin renversé en 2006.