Au moins dix personnes ont été tuées et 20 autres blessées mardi dans une attaque violente visant un enterrement en Irak, selon la police.
L'attaque s'est produite lorsqu'une bombe artisanale a explosé au cours d'une cérémonie funèbre tenue dans un cimetière situé dans la banlieue sud de Baqouba, à environ 65 km au nord-est de Bagdad, a indiqué à Xinhua une source policière ayant souhaité conserver l'anonymat.
Cinq des personnes blessées sont dans un état critique, a ajouté la source.
Aucun groupe n'a revendiqué cette attaque pour l'heure, mais le front d'al-Qaïda en Irak, dans la plupart des cas, était responsable des attentats-suicides commis dans le pays.
L'attaque de mardi est survenue sur fond d'escalade des tensions sectaires entre musulmans sunnites et chiites en Irak, qui ont atteint son apogée depuis le retrait des forces américaines du pays à la fin de 2011.
L'Irak connaît sa pire éruption de violence de ces dernières années, soulevant l'inquiétude que le pays régresse vers le conflit civil total à son apogée en 2006 et 2007, quand les pertes humaines pouvaient dépasser les 3000 morts par mois.
Selon la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak, 8.109 Irakiens ont été tués et plus de 16.000 autres blessés dans les violences de janvier à novembre cette année.
Selon des observateurs, la situation en Irak a commencé à se détériorer en avril dernier suite à une attaque par l'armée d'un sit-in organisé à Houweijah, dans la province de Kirkouk (nord), par des sunnites hostiles au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. Cette attaque, qui a fait 27 morts parmi les manifestants, a par la suite entraîné de violents affrontements entre les tribus sunnites et les forces de sécurité dans les provinces à prédominance sunnite.
Depuis, l'intensité globale des violences commises par les groupes rebelles s'est accrue, plusieurs vagues d'attentats massifs et les attaques quasi-quotidiennes ayant fait des milliers de morts et blessés.
Analystes et diplomates étrangers s'accordent à dire que le gouvernement irakien ne parvient pas à gérer la frustration de la minorité sunnite, qui s'estime discriminée par le gouvernement de Nouri al-Maliki dominé par les chiites.
La pralysie de l'appareil politique, due en grande partie aux différends entre sunnites et chiites, associée à une corruption endémique, contribue aussi à alimenter l'instabilité, à quelques mois des élections législatives du 30 avril 2014.