La Maison Blanche a continué mercredi à défendre le vice-président Joe Biden et le président Barack Obama alors que la controverse s'intensifie au sujet des mémoires de l'ancien secrétaire à la Défense Robert Gates.
Lors du point de presse quotidien de mercredi à la Maison Blanche, des questions sur les critiques contre MM. Biden et Obama dans les mémoires de M. Gates fusaient de partout.
Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a souligné que M. Obama et toute l'équipe de la Maison Blanche "sont tout simplement en désaccord avec cette vision des choses".
M. Gates y a sévèrement critiqué M. Biden, selon des extraits du livre publiés mardi et mercredi dans plusieurs journaux américains de renom.
"Je crois qu'il a eu tort sur presque toutes les politiques étrangères majeures et les questions de sécurité nationale au cours des quarante dernières années", écrit M. Gates.
Défendant M. Biden, M. Carney a mentionné qu'"en tant que sénateur et vice-président, Joe Biden a été l'un des hommes d'Etat les plus influents de son époque et a été un excellent conseiller pour le président au cours des cinq dernières années".
Dans ses mémoires, M. Gates a également mis en doute le leadership de M. Obama et son engagement envers sa propre stratégie en Afghanistan, et a accusé le personnel de la Maison Blanche d'être trop contrôlant lorsqu'il est question de sécurité national, ayant "redéfini les concepts de microgestion et d'ingérence opérationnelle".
M. Gates décrit une réunion charnière tenue en mars 2011 afin de discuter de l'échéancier de retrait des troupes américaines. "J'étais assis là, et je me disais: Le président ne fait pas confiance à son commandant, ne peut pas supporter Karzaï, ne croit plus en sa propre stratégie et ne considère pas qu'il mène sa propre guerre", écrit-il. "Tout ce qui l'intéresse, c'est de s'en aller de là".
M. Carney a soutenu que M. Obama a "grande confiance" en ses troupes et en la mission. Cependant, le porte-parole a esquivé les questions concernant les sentiments qu'éprouve M. Obama pour le président afghan Hamid Karzaï, indiquant que M. Obama a pris des décisions relatives à sa politique étrangère en se basant seulement sur les objectifs stratégiques de la nation.
"Ce n'est pas une question de personnalités, mais bien de politiques", a rappelé M. Carney.
La porte-parole du Conseil de sécurité nationale Caitlin Hayden a publié une déclaration dès mardi soir pour répondre rapidement aux reportages de mardi évoquant les mémoires de M. Gates.
"Comme nous l'avons mentionné hier, le président apprécie grandement les services rendus par le secrétaire Gates à l'administration du président et au pays", a indiqué M. Carney, faisant référence à la déclaration de Mme Hayden.
M. Carney a reconnu que la Maison Blanche a reçu mardi soir des copies de l'ouvrage, mais que M. Obama ne l'a pas lu.
Le lancement du livre "Duty: Memoirs of a Secretary at War" ("Devoir: Les mémoires d'un secrétaire à la guerre") est prévu pour le 14 janvier. M. Gates a été le chef du Pentagone pendant près de cinq ans, tout d'abord au cours du second mandat de l'ancien président George W. Bush, puis dans le cadre du premier mandat de M. Obama, à la demande de ce dernier.
Il est rare qu'un ancien membre du Cabinet, ou encore un secrétaire à la Défense ayant occupé une position centrale dans la chaîne de commandement, publie un portrait aussi antagoniste d'un président en poste, a rapporté le Washington Post.