Des représentants des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs ont tenu jeudi des "négociation historiques" respectivement à Ankara et à Athènes au sujet de Chypre, dans ce qui constitue les premières négociations de ce type en près de 50 ans.
Les discussions ont eu lieu dans le cadre de la reprise des négociations pour la réunification de Chypre, divisée ethniquement entre communautés grecques et turques depuis l'occupation par la Turquie de la partie nord de l'île en 1974, en réaction à un coup d'Etat des militaires grecs.
Les négociations pour amener les Chypriotes grecs et turcs sous l'égide d'un Etat fédéral ont repris récemment après une interruption de près de 18 mois.
Andreas Mavroyiannis, représentant la communauté grecque de l'île, a rencontré à Ankara le secrétaire adjoint du ministère turc des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu.
Le négociateur chypriote turc Kudret Ozersay a tenu des négociations à Athènes avec le secrétaire général du ministère grec des Affaires étrangères, Anastasias Mitsialis.
Il n'y a eu aucune déclaration à l'issue des réunions, dans le cadre d'un accord pour des négociations discrètes.
Toutefois, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a expliqué qu'il serait bénéfique de poursuivre les réunions et d'approfondir ces questions.
Des informations en provenance d'Ankara indiquent que l'ambassadeur Mavroyiannis, le premier représentant du gouvernement chypriote à se rendre à Ankara pour une mission officielle depuis 1963, a été accueilli chaleureusement par le gouvernement turc.
La Turquie a accepté de parler directement avec un Chypriote grec de la question de Chypre mais insiste sur le fait de ne pas reconnaître le gouvernement de la République de Chypre, lequel est accepté internationalement.
La position de la Turquie sur Chypre constitue un obstacle dans ses négociations pour entrer dans l'Union européenne, l'île de la Méditerranée orientale, membre de l'UE depuis 2004, bloquant plusieurs chapitres de ses négociations.
Même si on ne s'attendait pas à de grandes percées au cours des négociations de jeudi, leur importance a été soulignée par Ozersay qui a déclaré à un quotidien turc qu'ils avaient fendu la glace.
Un porte-parole du gouvernement chypriote a décrit ce jeudi comme un jour historique dans la quête de la paix, dans la mesure où les officiels turcs et les Chypriotes grecs ont pu discuter directement de la question de Chypre.
Mais le porte-parole est resté mesuré, expliquant que ce n'était que le début du processus vers une solution et qu'il serait difficile.